16 jours depuis la fin des rayons.
Il reste toujours un rectangle assez rose là où il y a eu l'irradiation par les électrons. Le reste est bronzé.Il me semble que le volume du sein traité a un peu diminué, mais il reste quand même différent du sein droit et la texture me paraît étrange. Un peu comme si ce sein n'était pas, n'était plus le mien.
Depuis que nous sommes en Bretagne, je sens en moi deux fatigues. Il y a une fatigue de fond, qui s'est fait discrète jusqu'à aujourd'hui, et qui est liée au traitement. Il y a la fatigue physique que je ressens comme une bonne fatigue, une fatigue normale pour quelqu'un qui reprend la randonnée et dont les muscles ont le droit de protester.
Cette fatigue là, elle est un peu comme une amie, elle a sa raison d'être.
Mais aujourd'hui c'est la mauvaise fatigue qui s'est manifestée tout au long de la journée, fatigue à avoir envie de pleurer (et pourtant la promenade d'aujourd'hui valait la peine, d'autant qu'il y avait beaucoup d'oiseaux marins et que la côte était très belle), fatigue qui donne envie de se mettre au lit, et d'attendre que ça passe. En arrière plan il y a toujours ce fond nauséeux que je supporte mal car il est la signature de cette fatigue.
Plusieurs amies m'ont parlé de ces coups de pompe. Je trouve cela difficile à vivre, même si je sais que ces coups d'arrêt brutaux de ma petite vie de tous les jours devraient non pas disparaître mais être moins fréquents puisque les rayons "travaillent" encore.
Simplement la fatigue est là et actuellement elle n'est pas mon amie. Je voudrais tant qu'elle soit sage et qu'elle reste plus tranquille car cette fatigue est finalement comme l'écrit Baudelaire une sorte de douleur. Et cette douleur que je ressens est à la fois physique et psychique.
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