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mercredi 30 avril 2014

Huit semaines.

Si on parle progrès, je vais dire que mes progrès j'en fais, même si mettre une chaussette à gauche ou enfiler une jambe de pantalon reste un petit exploit à chaque fois.

Mais je me balade (enfin tout est relatif) avec des bâtons de randonnée, je monte les escaliers comme tout le monde (pas en m'arrêtant à chaque marche) je pousse le caddie pour les courses sans problèmes, et je suis même arrivée à tondre. Par contre si je la mets en position tractée, elle va un peu trop vite et il vaut mieux en rire.

Je marche sans canne dans la maison. Ce n'est pas beau, ça boîte, les hanches n'aiment pas trop, mais je peux laisser ces foutues cannes au repos, car les cannes quand on les pose quelque part, elles ont une tendance très fâcheuse à ne pas rester en place (il faut vraiment les coincer dans un recoin ou un angle) et à tomber en faisant beaucoup de bruit.

J'arrive aussi à rentrer dans la baignoire. Rassurez vous, je respecte les ordres: pas de bain mais ma baignoire a une large partie plate ce qui permet de s'asseoir et prendre su coup un bon bain de pied (le pied si je puis dire).

Si l'on parle découverte, j'ai découvert ce qu'est une gastro ou une intoxication alimentaire. Je ne connaissais pas. Génial pour le poids, moins 4 kilos en une semaine...  Et ce truc, ça agit pas mal sur le moral.

Si l'on parle prothèse, alors là les choses se compliquent.

Incontestablement ma jambe est beaucoup plus courte que l'autre, il manque près de 2 centimètres et ça risque de s'accentuer puisque c'est passé de 0,5 cms à 2 cms en 4 semaines.. Se retrouver sur la pointe du pied est très désagréable.

Alors hier, "le chirurgien et moi-même" avons décidé qu'il fallait stopper cela. Ce qui veut dire, ouvrir à nouveau, enlever le bas de la prothèse, mettre un "fut" un peu plus long, qui redonnera la longueur manquante et qui ne bougera plus. Il est possible que l'os contre lequel était le fut précédent se soit abimé (fait un trou ou une petite fracture) et du coup il s'est deplacé, ce qui explique ces sensations anormales de sentir la prothèse monter ou descendre. Il semble que cet échec soit une première pour le chirurgien. Pas de chance que ce soit tombé sur moi.

Alors tout recommence.. Préadmission, prise de sang, rendez vous d'anesthésie (là j'hésite beaucoup pour la rachialgie), admission le 6, intervention le 7. Théoriquement moins de perte de sang, théoriquement moins de douleur, théoriquement sortie au bout de 5 jours.

Et ensuite, on va reprendre une ambulance pour rentrer à la maison, on va refaire venir l'infirmière pendant 3 semaines, on va enlever les agrafes, etc etc..

Et ce coup ci, les sièges sur élevés sont en place, les bas de contention sont là, et je vais essayer de trouver quelqu'un pour faire un peu de ménage. Maintenant je sais que je dois m'y prendre dès mon retour à la maison.

Mais la conclusion du jour est que tout cela, je le vis très mal.

Je pense que ce que j'ai vécu comme un échec concernant cette intervention qui "normalement" ne donne pas de douleurs, et permet de quitter les cannes assez rapidement (maintenant il faudrait aussi savoir ce que l'on met derrière ce mot), est une véritable blessure de mon narcissisme. C'est un apprentissage: les choses ne se passent pas toujours comme on les a prévues, mais simplement penser qu'il faut non pas repartir à zéro mais repartir quand même, m'est aujourd'hui très difficile. Et Dieu soit loué, (je le pense vraiment) nous sommes deux pour affronter cela, on pourrait même dire trois, mais cela c'est ma manière de voir les choses parce que je sais que de ce baptème sortira quelque chose. Et au moins je ne boiterai pas.


mardi 15 avril 2014

"Six semaines".

Normalement je dois pouvoir parler de "petits progrès".

J'utilise toujours une béquille, mais souvent dans l'autre sens (donc cela fait plus canne) car je peux mieux contrôler mon pas, qui reste toujours incertain.

Il y a de mouvements que je fais mieux, je me déplace en prenant appui sur la jambe opérée le plus possible, mon record doit etre de 15 pas sans appui, mais on ne peut pas dire que ce soit une marche fluide. C'est plutôt le canard qui se déplace et même si je suis contente (et fatiguée) d'y arriver, ce n'est pas satisfaisant, car ce n'est pas du tout comme cela que j'imaginais les choses.

Peut être d'ailleurs ai-je trop imaginé, qu'il aurait fallu des explication sur les possibilités, mais la douleur perdure, et cela c'est très désagréable, et elle ne devrait pas perdurer.

Actuellement, la jambe opérée est plus courte que l'autre, de l'ordre du centimètre, ce qui fait qu'elle se met spontanément sur la pointe dès que je suis debout. D'après la kiné, il vaut mieux que cela reste comme ça c'est à dire ne pas poser le talon sur le sol pour que l'autre jambe ne plie pas, ce qui à la longue provoquerait de l'arthrose, donc la pose d'une prothèse et vive les chirurgien qui se mettrait encore des sous dans sa poche. Mais repasser un peu comme un échassier, sur une jambe en appui et l'autre pas, ce n'est pas génial.

Bien sûr, il y a des progrès, je reste mieux débout, d'arrive à peu près à faire ce que je veux dans la maison (je sais j'aurais du prendre une femme de ménage, mais je n'imaginais que ce serait si long et j'ai toujours cru que faire chez soi "normalement" était la meilleure des rééducation). Ma mutuelle aurait pu me fournir quelqu'un mais j'aurais du faire la demande dans les 15 jours, donc c'est "râpé". Et puis petit à petit j'y arrive, (nous y arrivons).

Le fait de pouvoir un peu travailler (un bien grand mot) dans le jardin me fait du bien et je préfère et de loin le manche du râteau à feuilles à la béquille, mais souvent j'ai besoin des deux. Je suis arrivée aussi à faire certains vitrages et les appuis de fenêtres qui avec la pollution ont en vite besoin. De ce côté là, il y a du plus et le beau temps est une bonne chose. Passer l'aspirateur, c'est un peu plus problématique, mais ça marche aussi.

Je dois dire que cette jambe plus courte et ces sensations autour la prothèse (je sens la boule qui remplace la tête fémorale qui se déplace) sont inquiétantes. Est ce que les muscles quand ils seront plus costauds permettront une marche fluide ou est ce qu'il faudra envisager quelque chose de chirurgical, qui a priori me terrorise, car repasser par là serait l'horreur, je n'en sais rien.

Je vois le chirurgien le 30, et j'espère arriver à me faire entendre de cet homme qui se prend pour Dieu. J'en ai assez de souffrir, assez de me traîner, assez de prendre des "calmants" assez de la dépendance, même si les progrès sont là  et que par moments la kiné semble plus optimiste.

Le chirurgien je l'ai entendu dire à la fin de l'intervention "la dame elle a une petite cicatrice (mon oeil), comme je suis allé très vite, les  muscles n'ont pas souffert (mon oeil) et elle remarchera très vite, oui mais elle remarchera comment... Et bien pour moi, il n'aurait pas du aller aussi vite, ne pas vouloir faire de record pour en mettre les yeux de l'infirmière stagiaire qui était là, et ne pas raconter n'importe quoi (même s'il avait oublié que je ne dormais pas).

Je crois aussi qu'il aurait fallu comprendre pourquoi le redon avait donné autant de sang, se poser des questions sur l'anti coagulant et le changer, ce qui aurait évité l'hématome au retour chez moi, mais le prise en charge globale c'est quelque chose qui continue à ne pas exister: à chaque spécialiste son petit morceau de patient et ce morcellement c'est une horreur.

A suivre.

samedi 5 avril 2014

Un mois

Il y a un mois j'attendais; j'attendais... J'attendais le brancardier qui ne venait pas, j'entendais des bruits dans le couloir, mais ce n'était pas pour moi. Bref j'attendais.

Aujourd'hui, j'attends aussi: j'attends que la douleur (même si elle n'est pas très importante) cesse, j'attends que les muscles veuillent bien répondre un peu mieux, j'attends de pouvoir marcher sans cannes, parce que dans ma petite tête un mois après l'intervention c'est ce qui aurait du (ou pu) se passer. j'essaye de ne pas trop m'appuyer sur la canne, mais ce n'est pas toujours facile et ma jambe même si elle monte nettement plus haut refuse encore beaucoup de mouvements.

Quand à la télévision je vois des gens en train de courir, de marcher, cela me fait quelque chose. Si j'ai choisi de faire cette intervention c'est bien pour pouvoir marcher normalement, sauter normalement, pas pour me traîner avec ces foutues cannes. Et j'en viens à douter, à me dire que je n'aurais pas dû faire ça, que après tout la douleur n'était pas si forte que ça et que je ne vivais pas si mal que ça. Bref, je me demande vraiment pourquoi je me suis embarquée la dedans.

Une partie de moi, pense que les ennuis sont dus à la "rapidité" de l'intervention, comme si le fait de vouloir aller vite avait conduit à un non respect de mon corps, de mes os, de leur structure. Il y a des moments où je me dis que si ce que je vis comme un échec doit m'apprendre quelque chose, alors le chirurgien a été instrument et je n'ai pas à lui en vouloir, mais c'est loin d'être évident.

Je ne regarde plus mon ami google pour voir ce qu'il en est de la douleur dans les semaines qui suivent, ni pourquoi la prothèse est descendue.

Il faut vivre cela un jour après l'autre, être patient, se dire que peut être chaque jour quelque chose se gagne, mais je ne sais pas trop quoi.

Quelqu'un disait que la patience est un fruit de l'Esprit Saint, et bien de ce coté là, je ne dois pas être très bien lotie.

J'aimerai tant pouvoir me lever et marcher, mais ça ne marche pas. Et pourtant n'était ce pas le titre de ma thèse: "alors ça marche"?  Et bien pour moi aujourd'hui, ça ne marcher pas  et j'en ai un peu assez.

Ceci doit s'appeler un billet d'humeur.