Rechercher dans ce blog

mercredi 26 février 2014

J-7

Dans une semaine je serais au bloc. Enfin j'espère ne pas passer en fin de matinée.

Pour une fois, j'ai commencé à rassembler mes affaires ce qui ne me ressemble pas, car en général les valises c'est au dernier moment, mais je veux mon confort, donc ne rien oublier. Par exemple prévoir des infusions pour le soir, du café pour le matin (petits déjeuners assez tardifs), poste de radio, livres, etc...

Mais je compte les jours avec une certaine appréhension, car une fois l'intervention réalisée, la pièce neuve posée, moi je ne serai pas "toute neuve", il va falloir apprendre à marcher avec cette prothèse, ne pas faire de faux mouvements, et accepter ce nouveau morceau.

J'ai vu l'anesthésiste la semaine dernière, qui veut que je prenne du fer, car il risque d'y avoir une forte perte de sang pendant l'intervention et cet apport pourrait permettre une anémie post opératoire moins importante. Moi qui étais si contente d'avoir plus de 12 en hémoglobine. Il m'a prévenue que je risquais de voir des poches de sang en salle de réveil, mais ce que serait le mien. Cela se fait depuis des années et à priori ne m'inquiète pas. J'ai demandé si l'intervention pouvait se faire sous rachis algie, car j'ai toujours une certaine peur des effets secondaires de l'anesthésie générale. Il a répondu favorablement, avec juste: il faudra faire une piqûre supplémentaire, mais ça, ça ne me fait pas peur, et .. "on propose cela aux personnes de plus de 60 ans". Alors pourquoi ne l'a -t-il pas fait?

Je sais bien que cette intervention, c'est de la scie, du burin, donc des bruits importants, mais avec la sédation, je sais très bien que je serais un peu à l'ouest, alors l'important sera d'être "confortablement" installée, le reste ne m'inquiète pas et quelque part, être endormie c'est ne pas savoir, et moi, j'aime savoir.

Ce qui est difficile pour le moment, c'est de ne pas savoir si la douleur sera très forte, et surtout combien de temps je serai "la patiente" pour laquelle il faut tout faire.

Alors chaque jour, quand je monte les escaliers ou les descends, je me dis: ça je peux le faire, et j'en profite. Chaque jour je me me dis, aujourd'hui je peux travailler dans le jardin, je peux marcher avec mon marin je peux, je peux, je peux... Après je ne pourrais plus, alors d'une part j'en profite et de l'autre je me vois tellement mal à être limitée.

Il faut dire aussi que pour moi, qui ai travaillé en milieu chirurgical orthopédique et en centre de rééducation, m'imaginer avec des béquilles, cela passe mal.

j'essaye de demander à des personnes compétentes comment ça va se passer. Tout le monde est super optimiste, plus que moi. Mais je sais que les personnes sont toutes très contentes et je ne peux pas rester avec une hanche qui se coince de plus en plus.

Mais que je voudrais être plus vieille d'un mois.

vendredi 7 février 2014

J-28

Nous sommes le 5 Février aujourd'hui, dans un mois, donc 4 semaines je serais certainement dans ma chambre à attendre. Attendre d'aller au bloc pour poser cette prothèse totale de hanche: TPH comme "ils disent" les médecins.

Dire que cette perspective me ravisse, non pas du tout. Je tâcherai de mettre mes mots sur ma réticence devant cette intervention, mais ayant travaillé en orthopédie et sachant que pour moi les prothèses sont associées à cancer des os, on peut comprendre que cette intervention me pose question.

J'avais rencontré le chirurgien qui doit m'opéré l'an passé et il m'avait "énervée" car j'avais eu l'impression de me trouver face à un garagiste qui me disait: la pièce est foutue, il faut la remplacer. Et il était prêt à faire cela dans la quinzaine sans se préoccuper de savoir si moi j'avais des projets.. Bref cela s'était mal passé et j'étais sortie mécontente, d'autant que pièce usée ou pas, je peux marcher 3 heures, faire du ski, et je n'ai pas besoin de prendre ma voiture pour faire les courses. Maintenant la douleur existe, elle est très présente surtout la nuit et certains mouvements (prendre appui sur cette jambe, monter sur escabeau) sont très douloureux voire difficile.

Cette fois çi cela s'est mieux passé. Il m'a montré la prothèse qu'il allait utiliser: céramique qui permet d'éviter de cimenter. L'intervention ne dure qu'une heure et la durée d'hospitalisation a diminué par rapport à l'an dernier: 5 jours au lieu de 8. Il sera ensuite question de kiné au domicile et de marcher avec une canne anglaise pendant 4 semaines.

j'ai trouvé un site qui montre très bien en quoi consiste l'intervention: http://www.docteur-lantuejoul.com/pages/INFORMATIONS_SUR_LA_PROTHESE_DE_HANCHE-2592849.htmlIl s'agit de couper la tête fémorale et de la remplacer par une prothèse, qui vient se fixer dans le col du fémur (donc on coupe beaucoup moins que ce que j'avais imaginé) et de meuler le cotyle pour enlever les restes de cartilages et préparer une coque pour insérer la nouvelle tête.

Cela correspond à ce qu'il m'a montré. Une partie qui s'insère dans le col, la nouvelle tête (tungstène)? et parie céramique qui se met dans le cotyle.



en ce qui me concerne, la tête fémorale est en bon état, par contre il n'y a pratiquement plus de cartilage. 


Dans cet article, il est question d'un matériel nouveau, on verra bien, mais le chirurgien m'a assuré qu'il n'y aurait pas d'usure, donc pas de changement de prothèse à prévoir, mais bon je pense qu'à 90 ans, faire du ski ne se sera ma préoccupation majeure. 

A la suite de cette visite qui a permis de fixer la date opératoire, il a fallu faire une pré admission, prendre un rendez vous en anesthésie et en radiologie. Bref les dates sont prises. 

Dans le dossier d'admission j'ai découvert une fiche intéressante où l'on peut dire, au cas où l'on ne serait pas capable de dire ce que l'on veut comme type de soins, si l'on veut ou pas une réanimation etc etc. j'ai trouvé cela très bien et du coup j'en ai fait une photocopie qui est avec mon permis de conduire. 

Maintenant pourquoi est ce que cette intervention me coute tant (indépendamment du dépassement d'honoraires), cela c'est une autre histoire.

Comme je l'ai dit, j'ai beaucoup travaillé en chirurgie pédiatrique et les prothèses sont associées au cancer. En orthopédie, on scie,on coupe, on rabote, on meule, bref c'est presque plus physique d'une intervention dans le "mou" comme on disait autre fois. Et du coup, il a la question de la douleur et là j'aurais des questions à poser au moment de l'anesthésie. C'est certain que si cela pouvait être fait en péridurale j'apprécierai, mais chaque chose en son temps. 

Et puis actuellement je me vois pas avec des béquilles, cela me renvoie trop à ce que j'ai vu pendant des années en centre des réadaptation. Mais là c'était des enfants ou des adolescents. Je me demande comment je vais arriver à me débrouiller avec ça, arriver à faire ce que je veux dans la maison, ne pas être dépendante ou le moins possible et c'est peut être bien cela le noeud de cette intervention. Pouvoir faire moi même sans demander de l'aide.

Et du coup cela pose la question du vieillissement. Car cette usure du cartilage, même si elle existe depuis des années, car cela fait des années que cette hanche me pose problème, renvoie quand même la perte de l'autonomie, à tout ce qui petit à petit s'abime en soi. 

Que la chirurgie pallie aujourd'hui à cela, je trouve que c'est une merveille, mais le corps est ce qu'il est et il est loin d'être aussi éternel que la prothèse qui va être mise dans mon petit corps. Et peut être que le noeud se situe là: la vie et la mortitude qui est en soi.