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jeudi 27 septembre 2012

Quelque chose qui se termine...

C'était aujourd'hui le dernier rendez-vous chez l'oncologue.

Il y avait eu au paravant les examens radiologiques et échographiques habituels, examens que je redoute, mais qui curieusement se sont bien passés.

Une explication pour comprendre cela c'est que les examens se sont enchaînés très rapidement, que la mammographie a été peu douloureuse (ceci dit je préfère quand le technicien est une femme), et que j'ai passé les échographies abdominales et pelviennes avant l'échographie des seins. Il n'y a donc pas eu d'attente en cabine et les attentes en cabine, je n'aime pas. Trop d'attentes comme pour la radiothérapie.

Il y a eu un temps d'attente pour l'écho abdominale, mais la personne qui m'a installée a laissé la lumière allumée et je dois dire que cela change aussi beaucoup de choses. Car la première chose que fait le médecin en arrivant est de couper la lumière pour que l'écran de l'échographie puisse travailler dans de bonnes conditions et du coup je deviens l'objet à examiner, je ne me sens plus sujet. Et puis il est possible que attendre dans le noir renvoie aux bombardements (je n'en n'ai pas connu beaucoup) pendant la guerre, où on attendait dans une pièce mal éclairée que le temps passe. Je ne comprenais pas grand chose de ce qui se passait, mais l'angoisse de ma mère, était palpable. Bref, avoir pu attendre dans de bonnes conditions (et pour une fois il ne faisait pas froid) a certainement contribué à faire de cette matinée, une bonne matinée, à défaut d'une matinée agréable.

Pour son dernier rendez vous, il a fait assez fort le "monsieur oncologue": plus d'une heure de retard. J'ai occupé mon temps avec la respiration en comptant sur 5, aussi bien à l'inspiration qu'à l'expiration. Il y a eu pendant tout un temps, trois petites dames qui jacassaient à l'entrée de la salle d'attente. L'une d'entre elle "tenait le crachoir" comme on dit, et même si je ne suivais pas la conversation, c'était assez drôle d'entendre comme elle se mettait en valeur. Et puis, au lieu de pester contre lui, j'ai imaginé en respirant ainsi qu'il était peut être pris par une patiente qui allait mal dans son service d'oncologie et qu'il avait choisi de rester avec elle. Sa secrétaire est venue nous dire qu'il était en réunion, mais à la limite peu importe, je pouvais attendre en pensant aussi aux personnes en traitement dans cet hôpital.

Il a regardé les examens, dicté une lettre pour ma gynécologue, mon généraliste et le chirurgien qui m'a opérée il y a 5 ans maintenant. L'important pour moi est que je n'ai plus à faire toute cette batterie d'examens, il ne reste que la mammographie annuelle. J'espère que ma gynécologue sera d'accord.

Maintenant bien sûr que dans les statistiques, je fais partie de personnes guéries grâce au dépistage.

Mais comme j'ai déjà dû l'écrire ailleurs, cette maladie là on n'en guérit pas vraiment. Bien sûr il y a toujours la marque du tatouage qui se donne à voir tous les matins, il y a la décoloration du sein irradié, il y a toujours la douleur qui même si elle a énormément diminué demeure, mais surtout il y a la mort qui est là.

Chaque jour est un jour non pas gagné sur la mort, mais un jour donné. Quand je me réveille, il y a parfois cette pensée que oui, mon coeur ne s'est pas arrêté de battre pendant la nuit, que je suis vivante, que le jour qui vient est un jour donné, un jour que j'aimerai remplir, simplement en étant qui je suis. Bien sûr il ne s'agit pas de faire des choses qui sortent de l'ordinaire, non simplement faire les choses en les vivants le plus possible. il s'agit parfois de ralentir un geste (par exemple on peut laver une casserole en automatique, ou on peut simplement en ayant des gestes un tout petit moins rapides, de penser à ce que l'on fait, de se réjouir d'avoir de l'eau courante et surtout de l'eau chaude, bref être un peu dans ce qu'on fait).

Souvent pendant les vacances, je trouvais admirable d'avoir simplement un coeur qui bat, qui ne s'arrête pas, qui fait son travail de coeur. Parfois je me disais, là je suis en train de marcher, si mon coeur s'arrête que va t il se passer? Il s'agit là de pensées, mais cela permet de goûter le temps qui est le mien autrement et je pense que cela c'est plus lié au cancer qu'à l'âge.

Que dire d'autre? Que mes yeux voient bien, même s'ils se fatiguent parfois assez vite et que moi je me fatigue aussi nettement plus vite et que cela je n'aime pas trop. Pour notre mariage, j'avais reçu comme cadeau une table à repasser. Elle a donc presque 50 ans, et elle est lourde. La semaine dernière, pour la première fois de ma vie, j'ai eu du mal à la replier et surtout à la déplacer sur 3 mètres. Alors là, je n'ai pas aimé du tout du tout.

J'entame donc cette rentrée avec des yeux qui même s'ils se fatiguent et restent un peu sensibles à la lumière (ordinateur et téléviseur) voient bien et je continue à m'extasier devant la beauté des couleurs en espérant que dans l' Au delà, ce sera encore plus magnifique, quand il n'y aura plus les limitations liées à notre système visuel. Je sais que l'an prochain je n'aurais plus tous ces examens à faire et si ma gynéco les veut, je dirai non. J'ai aussi un médecin généraliste qui ne renvoie pas systématiquement sur un spécialiste.

Que sera cette année? On "verra" bien maintenant que j'ai des yeux presque neufs. Ce que je perçois c'est qu'il y a d'autres sens à développer comme l'odorat et le goût; goûter la vie autrement, sentir autrement.


 

dimanche 24 juin 2012

"Le deuxième cristallin".

Dimanche 17 Juin.
J-1
Je commence ce billet aujourd'hui, mais il aura des suites, puisque l'intervention est pour demain.

Les gouttes antibiotiques, je ne les aime pas du tout, elle me font pleurer, elles brûlent un peu. Bon, il faut le faire...

Je dois être à la clinique à 14h15 donc encore plus tard qu'au mois d'avril. Si le timing reste identique, je pense être opérée vers 15h30, remonter vers 16h et ensuite ce sera la longue attente. Du coup je pourrais prendre du café jusqu'à 9h30, peut être aller à la messe, me laver à la bétadine (ça c'est beurk, surtout pour les cheveux) à la place du repas que je ne prendrais pas... Bon pas trop de prévisions, la spontanéité ça a aussi du bon. Je ferai demain comme je sens.

Mon problème à l'heure actuelle, ne se situe pas du tout au niveau de l'intervention, car cela a été une réussite, mais des suites, car si l'oeil opéré voit bien, il me gêne, il me fait mal par moment et parfois la convergence des deux yeux est mauvaise: je vois double: une image bien blanche  (oeil gauche) et une image bien jaune (oeil droit). Si je regarde une surface blanche une partie est blanche, l'autre est jaunâtre. Tout cela aura certainement une solution, mais les personnes qui vous disent, moi j'ai été opéré et ce n'est rien, et bien j'ai envie de leur taper dessus.

Donc à suivre.

Le jour J.

Arrivée à la clinique au sous sol pour payer. Une bonne surprise la chambre seule est directement prise en charge par la mutuelle. Puis je monte au 4°. Là accueil par une infirmière (qui a l'air seule pour tout le service) et qui se rend compte que la chambre n'est pas disponible.Donc attente dans le couloir, mais ce coup ci j'ai pensé à prendre mon Ipodtouch et je me délecte (sans rire) avec la déclamation de l'épitre aux Galates et  de ses subjonctifs...Etonnant ce style. Ceci dit cela ne sonne pas si mal. Puis installation dans la chambre, transformation en future opérée, (linge bleu marine intissé). Une petite attente, puis l'infirmière vient poser le cathlon (cette fois, il est posé beaucoup plus haut donc ne me gêne pas et surtout tout se passe bien). Ensuite elle s'occupe de l'oeil: pose d'une goutte qui brûle, d'une petite pastille dans le cul de sac oculaire. Un peu d'attente, et elle revient pour mettre de la bétadine et laver. Ensuite je reprends mon écoute et j'ai eu le temps d'écouter les 5 chapitres.

Descente au bloc, une attente (pas désagréable) en salle de réveil (beaucoup plus agréable que le couloir) , puis un couloir. L'anesthésiste, (il a barbe courte très blanche), met une première goutte qui brûle. Je lui explique que j'ai mal réagi au fentanyl la fois précédente. Il me dit que lui donne une molécule plus récente pour éviter les effets secondaires et qu'il rajoute sa propre cuisine. Il revient au moins deux fois remettre des gouttes, puis il fait un lavage copieux à la bétadine et un rinçage non moins copieux. Il m'emmène au bloc et là fait son injection. Contrairement à la première fois je ne sens rien, je veux dire que je ne sens pas le produit qui coule dans la veine.

Le chirurgien me demande de changer légèrement de position, enlève l'oreiller, le remplace par un anneau et hardi petit, cela commence. Aucune idée de la durée. Je sens à peine la pose de coquille sur l'oeil. Et me voilà en salle de réveil mais complètement ailleurs. Je sens à peine les prises de tension et le temps ne me parait pas long. D'ailleurs cette fois ci je n'ai pas d'horloge en face de moi.

Quand je remonte, Philippe vient de revenir aussi. Je suis toujours aussi "ensuquée" comme on dit dans le midi. L'infirmière vient prendre ma tension, me dit qu'on m'apportera une collation. Je demande si je pourrais ensuite m'habiller, ce à quoi elle répond affirmativement. La collation arrive, j'ai pu avoir du chocolat et non du café, ce que j'ai trouvé appréciable. Le comprimé est mis avec la collation. Là aussi c'est mieux.

Puis une petite attente. La sortie arrive. Il est 18h. Une goutte, des papiers à signer et retour à la maison. Toujours à côté de mes pompes. L'énervement commence un peu à se manifester.

Maison, là trop rien à dire sauf que je ne sais pas quoi faire de moi. Donc coucher tôt, avec carrément un somnifère. Donc une bonne nuit l'un dans l'autre.

J+1
Comme je l'ai dit une bonne nuit et un café au lit, cela c'est vraiment chouette. L'oeil lui pas grand chose. Il ne voit plus jaune, mais il voit très trouble. Je trouve dans la paupière inférieure la pastille posée hier par l'infirmière. Bizarre. Je l'enlève donc. Je lave un peu ce que je ressens comme des trucs genre  "bonhomme de sable", mets la première goutte qui dilate la pupille, la seconde sera mise un quart d'heure plus tard. Et vogue la galère en attendant le rendez vous à 14h15. Il me semble que la dernière fois, l'oeil opéré voyait mal, trouble. Donc attendre...

Visite chez l'ophtalmo, toujours aussi mutique. Il a pris la tension ce qu'il n'avait pas fait: 18, un peu élevée mais normale. Que je vois mal c'est lié à l'oedème, mais là encore faut lui arracher les mots de la bouche. Prochaine visite vendredi. Il y a un superbe fleuriste en bas du cabinet, alors je me suis fait plaisir:des pivoines et une petite plante pour le jardin, là où il y a des trous dans la haie. Cela mettra de la couleur.

J+2.
La vision de près s'est énormément améliorée, plus besoin de lunettes.Pour la vision de loin ce n'est pas encore ça, et il me semble que chaque oeil voit le blanc d'une manière un peu différente, mais le jaune a complètement disparu. C'est la luminosité qui est très douloureuse. Sinon il faut que je n'oublie pas les gouttes, cela fait quand même 6 instillations par jour. J'ai même été dans le jardin aujourd'hui, profiter à la fois du soleil et de l'humidité de la terre pour enlever les mauvaises herbes et aussi pour éclaircir certaines zones. Bilan positif pour aujourd'hui.

J+ 4 Visite chez l'ophtalmo. La vision est à 7/10 du côté opéré. La tension est redescendue à 13. J'ai appris que la vision du premier oeil est de 9/10. Pour les gouttes, c'est comme l'autre fois, c'est à dire plus rien pour dilater la pupille (tant mieux car la luminosité me fait mal) et 3 fois pour les autres. Je le revois vendredi 29. Une autre nouveauté, c'est que mes lunettes pour voir de près ne sont plus du tout adaptées et qu'il me semble que peut être je pourrais m'en passer.

Il me semble que les deux yeux n'ont pas exactement la même vision du blanc, mais je suis contente que l'intervention soit derrière et que il faut certainement que les yeux apprennent à travailler ensemble. Je suis très contente pour le moment de ce qui a été réalisé.

Une petite réflexion: je réfléchis sur ce que l'on met derrière le mot guérison. D'une certaine manière, on peut dire que je suis guérie de la cataracte, mais c'est grâce à la pose de prothèse. Une guérison ce serait que l'opacité du cristallin parte d'elle même. Là c'est le fruit d'une "opération" d'un geste qui a modifié radicalement les choses, mais ce n'est pas "une guérison" au sens fort du terme. Enfin il me semble. Mais merci à la médecine et des progrès réalisés.

Une autre réflexion: maintenant que ma vision est bien meilleure, que je vois ce que je ne voyais pas avant, je dois constater que beaucoup de saleté s'est accumulée dans la maison. Il y a certes la pollution (il faudrait nettoyer les appuis de fenêtres tous les deux jours), l'usure de la maison, mais il y a eu aussi, parce que je ne percevais pas certaines choses un certain aller de ma part. Enfin c'est comme cela que je ressens les choses. Je n'aurais pas dû laisser autant de gras s'accumuler à la cuisine par exemple. Or comme j'aime bien passer du concret au spirituel, je me dis que si les yeux de l'âme s'ouvrent, on doit effectivement se sentir parce que le mal est en dehors de soi et en soi, pas "net" du tout. Ce qui du coup me permet de comprendre cette demande de purification, d'avoir une eau pure qui coule sur soi et qui enlève tout ce qui est accumulé, tout ce qui bouche les pores, tout ce qui empêche finalement de respirer. Il y a une phrase d'Ezéchiel qui résume cela: Ez 36,25: "Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés,... 26: et je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau...


mardi 19 juin 2012

5 ans.

Normalement j'aurais dû écrire vers le 23 Mai, qui est la date de l'exérèse du nodule, mais le temps a passé et j'avais la tête un peu prise par l'intervention sur l'oeil droit (pose d'un cristallin).

Et avec cette intervention qui m'a donné comme un regard neuf sur mon environnement et qui m'a fait réfléchir au travail (même spirituel) qu'il faut faire chaque jour pour que les pores ne s'obstruent pas par la pollution et la saleté ambiante, m'a poussé  à regarder autrement mon petit monde mais aussi mon monde intérieur.

La prise en charge Sécurité Sociale pour les examens liés au cancer a été renouvelée pour 5 ans. J'aurais 77 ans... L'âge auquel on arrête de lire Tintin.

Je sais que pour les statistiques, je rentre dans le pourcentage des personnes guéries du cancer du sein. Oui si guérie veut dire qu'il n'y a plus de cellules cancéreuses (ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'en refera pas). Oui si guérie veut dire vie normale, où cette maladie n'a plus sa place.

Mais même guérie cette maladie (mais faut il l'appeler comme cela) reste présente. Elle reste présente dans mon psychisme. Elle reste présente dans mon miroir (décoloration quasi totale du mamelon et point de marquage de la radiothérapie). Elle reste présente par quelques bouffées de chaleur. Elle demeure car même si je peux me coucher sur mon sein sans que cela soit vraiment douloureux, il n'est pas comme l'autre et il y a toute une zone qui reste sensible à la moindre pression. Les traces sont là, et elles ne s'effacent pas d'un simple coup de chiffon ou avec un anti dégraissant..

J'ai lu un mémoire de master consacré à l'Art Thérapie (danse) dans le traitement du cancer du sein; il était demandé de qualifier ce sein (opéré, remanié, considéré comme mutilé) présent ou absent par les personnes et je me suis rendue compte que pour moi, ce sein, même s'il est vivant par ce qu'il ressent, il est quand même mort et je me dis que ce n'est pas rien. Il a été comme stérilisé par la radiothérapie et de ce fait il est à moi sans être à moi.

Une femme stérilisée ne peut plus avoir d'enfant. Elle ne peut plus se reproduire. Et finalement au fond de moi cette stérilisation qui a modifié profondément la structure interne de mon sein, elle a fait une espèce d'arrêt. C'est certainement stupide, mais parfois la fantasmatique l'est, mais c'est comme si ce sein ne pourra plus jamais donner de lait (même si dans la réalité n'en n'a pas été capable). Il y a quelque chose qui est mort et qui n'est pas du fait de l'âge, mais c'est mort et il ne peut plus être revitalisé.

Le cancer oui j'en suis guérie, mais il a fait des choses en moi, des bonnes, des moins bonnes; Il m'a fragilisée (je pense que si les opérations  me stressent -pour employer un mot à la mode- autant, si j'ai autant de mal à supporter d'être dans une salle semi obscure d'échographie, ce n'est pas pour rien), mais certainement aussi humanisée car il m'a fait entrer (et aussi sortir) de ce monde de la maladie. Ceci a agrandi mon coeur, et finalement n'est ce pas cela le plus important? Pour moi l'humain est celui qui a un coeur qui n'en finit jamais de s'ouvrir sur un grand nombre de dimensions. Et plus les dimensions sont nombreuses et plus l'homme devient un Homme, un humain crée pour être en relation, pour transmettre et pour prendre soin de lui et des autres. Et que cela en prime lui permette de découvrir le Tout Autre, j'en suis convaincue.

Pour clore les 5 ans, il me reste tous les examens à faire en septembre, ainsi qu'une consultation avec l'oncologue qui me suit depuis le début de cette atteinte. .Normalement le relai sera pris par la gynécologue qui me reçoit ici, mais qui vivra verra.

Pour moi,vivre c'est vivre un jour après l'autre, avec certes des projets, mais en sachant qu'ils ne verront peut être pas le jour. Car c'est peut être cela ma leçon du cancer: chaque jour est un jour donné. A moi d'essayer de le remplir et de remercier parce que le souffle de la vie qui est en moi pour ce jour là, fait de moi une vivante.

lundi 16 avril 2012

Changement de cristallin: J 15

Me voilà à 15 jours de l'intervention. Je dois reconnaître que le résultat est spectaculaire. D'une part j'ai récupéré 4/10 de vision, mais surtout comme le disaient mes amis les couleurs ont repris une intensité qu'elles avaient perdu. Il ne s'agit pas tant de "voir " les couleurs, parce que les couleurs je les voyais, mais la cataracte a provoqué une sorte d'altération. Le bleu reste bleu mais du fait du voile jaune qui est sur lui, il perd de son intensité, il est moins pur, à la limite il tire un peu vers le vert.

Actuellement si je regarde un fond blanc avec l'oeil opéré, il est blanc. Si je le regarde avec l'oeil qui ne l'est pas, le fond est jaune et un peu brumeux. Du coup je me demande si ce mot de cataracte ne vient pas de l'impression de brouillard dans lequel on se trouve à côté d'une chute d'eau qui émet des gouttelettes dans toutes les direction. C'est une hypothèse.

Je dois continuer à mettre des gouttes pendant 2 mois, et ce 3 fois par jour, ce que je trouve très contraignant, mais bon en soi ce n'est pas terrible.

L'autre oeil aura droit à son cristallin le 18 juin. J'espère que cela se passera mieux en ce qui concerne l'hospitalisation. Mais il est possible que le calmant  injecté juste avant l'intervention n'ait pas fait son effet correctement. L'aide soignante n'était pas très sure de ce qu'elle avait fait et pensait que cela serait vérifié au bloc, ce qui n'a pas été fait. Or vu l'hématome que j'ai encore aujourd'hui sur le poignet, je me demande si une partie du produit n'est pas passée ailleurs ce qui pourrait expliquer cet énervement que j'ai ressenti pendant les heures qui ont suivi.

mardi 3 avril 2012

Changement de cristallin le jour J.

Le jour de l'intervention. Pour ceux que ça intéresse.

Je vais essayer de détailler un peu le planning et mes réactions au fur et à mesure, de manière à ce que ce ne soit pas trop recouvert par le temps qui s'écoule, disons pour faire trace et peut-être espérer que cela pourra servir à d'autres.

Lundi matin: vrai petite déjeuner à 7h30, puisque je dois ne rien avoir mangé pendant au moins 6 heures. Quand je dis vrai petit déjeuner, c'est une galette au son d'avoine et 2 tasses bien remplies de café. Ensuite la vie normale, la douche à ma façon pour la bétadine, c'est à dire lavage des cheveux puis du corps. Je n'aime pas du tout l'odeur de ce produit. Le quotidien de la maison bien sur car je ne sais pas de quoi je serai capable demain. J'ai même enlevé quelques mauvaises herbes car je serais interdite de jardin pendant quelques jours, cela me parait évident;

A midi, pas de repas, là c'est un peu dur, surtout quand on a fait cuire des courgettes avec amour, parce que sans amour c'est moins bon. Enfin là, il faut y mettre de l'humour.

Arrivée à la clinique à l'heure dite:13H45 au service ambulatoire. Là je règle les dépassements d'honoraires, ma chambre individuelle (merci à ma mutuelle) et je vais au 4° qui est un véritable service d'hospitalisation. j'ai ma chambre, une télécommande pour la télévision et le "costume" de l'opéré qui est en tissu intissé et qui surtout a une culotte ce que je trouve fort agréable. Il est toujours difficile de se balader avec une chemise qui révèle les parties intimes.

En l'espace de une heure, une aide soignante me pose le cathlon, qui me fait mal. Elle semble ne pas très bien savoir s'il est ou non bien dans la veine. Elle fait un essai avec du sérum physiologique, comme je sens le liquide dans la main et dans le bras, ça doit aller et puis comme le fait remarquer, ils vérifieront au bloc. Ensuite elle prépare mon oeil: elle commence par mettre une goutte de bétadine, ça je n'apprécie pas du tout. Ensuite elle nettoie puis elle injecte le première goutte d'un Kit que j'ai apporté. La première goutte est douloureuse, les autres moins. Elle insère une petite pastille dans le cul de sac oculaire,cela n'est pas douloureux. L'ambulancier vient me chercher peu après, l'un dans l'autre il a fallu une heure. Il est 14h45.

Au bloc, j'y resterai un peu moins d'une heure, je reste dans un couloir, où comme dans tout bloc il ne fait pas chaud. Un anesthésiste (ne se présente pas et pas de badge) m'injecte un "petit calmant" dans le cation. je demande ce que c'est: réponse du fentanyl, mais en faible dose. Il y a quand même une dizaine de cm3. Puis il commence à  mettre des gouttes. je pense que l'un dans l'autre il reviendra au moins 5 fois si ce n'est plus. La première brûle, par!s plus rien. Je suppose qu'il s'agit d'endormir la cornée.

Puis je suis conduite au bloc. Au dessus de moi il y a des appareils qui ressemblent à de gros microscopes. Est ce que le chirurgien va travailler derrière? je n'en sais rien. On m'attache la jambe droite (un peu désagréable) dans une sorte de gouttière qui permet de prendre la tension artérielle en continu. Je ne sais plus si on contrôle le taux d'oxygène dans le sang. Puis une dame s'approche, elle a un joli chapeau (un peu comme dans la série urgence) mais ne dit rien. Elle va laver partie gauche de mon visage avec de la bétadine, puis elle pose le champ opératoire. J'ai l'impression que celui ci est lourd, que c'est un véritable masque, (le masque de l'homme de fer) avec juste une fente pour l'oeil à opérer. Elle m'a juste demandé de me positionner d'une certaine manière, mais je ne sais pas qui elle est. Le Scialytique s'allume, la lumière est très intense, un peu orangée. Puis elle me demande de fixer vers le bas e l'intervention a lieu. Par moments elle met du liquide dans mon oeil. Tout cal se passe sans mots, sauf que par moment j'ai l'impression qu'une machine parle pour donner des indications. J'ai l'impression d'une lumière bleue. Puis la coque est posée et je vois alors mon ophtalmologiste que me dit qu'il me reverra demain et que j'aurais un carton avec l'heure.

Je pars en salle de réveil. On me met un brassard pour la tension (j'avais oublié que ça serrait autant ce truc, comme dit la dame: vous n'êtes pas épaisse et le pince doigt pour le taux d'oxygène dans le sang. Je suis en position presque assise et quelqu'un me met une couverture, ce que j'apprécie. On me dit que je suis là pour "une petite demi heure". Il est 15h20, je remontera à 15h50, ce qui est bien. Je demanderai le chiffre de ma tension; il est élevé: 15.5 mais il a parait il baissé de un point. Le chiffre inférieur lui est toujours bon.

Je suis donc dans ma chambre à 16h. Je commence à ne plus très bien savoir comment me positionner sur ce lit brancard. L'aide soignante vient prendre ma tension, elle grommelle car elle ne connait pas cet appareil, qui se décide quand même à fonctionner. Tension 14.8;5.5. Elle me dit que j'aurais une collation dans une petite vingtaine de minutes. Je commence à les compter ces "petits, petites"...

Mon mari arrive, là c'est génial parce qu'il va trouver le truc pour abaisser les barrières et que je puisse me lever pour aller aux toilettes.Je ne sais pas (là mieux vaut en rire) si les larmes  sont passées dans la vessie, mais bon dieu qu'est ce que j'ai eu besoin de vider cet excès...

Ensuite  c'est l'attente. La collation sera là vers 17h, et je sortirai vers 18h15, mais le problème c'est que mon corps manifeste un désaccord total, je ne sais pas comment me mettre dans le lit brancard. Le cathlon me fait toujours mal,j'ai l'impression d'avoir le corps coupé en deux, besoin de marcher comme pour évacuer la tension qui est dans les jambes,tremblements un peu partout, bref un moment difficile incontrôlable, même si j'essaye de respirer et de souffler.

Juste avant le départ, on me met une nouvelle goutte, on me remet un papier de sortie et vogue la galère. A ce moment là l'oeil opéré est dans une sorte de brume blanche. Heureusement que l'autre prend bien le relai.

Donc l'un dans l'autre il faut compter 4h30 avant de pouvoir regagner le monde des vivants.

A la maison (et Dieu sait que je suis contente d'être rentrée) la même sensation d'inconfort, je ne sais pas quoi faire de moi. Je prends 1/4 de lexomyl, 2 diantalvic parce que mon oeil me fait mal: il pleure beaucoup et j'ai l'impression d'avoir un grain se sable bloqué) et après un dîner succinct, je me décide à prendre un bain, histoire de détendre mes jambes. Mais cela n'est pas suffisant. J'essaye de lire, mais ça ne va pas. Alors en désespoir de cause, je prends 1/2 lexomyl et je m'installe en portion horizontale sur le canapé devant la télé avec une émission que j'ai à peine besoin de regarder et là je m'endors (ouf) me réveille de temps en temps, mais j'ai réintégré mon corps.

Je monte dormir vers 21H30, réveil à 6h et mon oeil n'est plus dans le brouillard. C'est vrai que beaucoup de choses me semblent plus claires, plus lumineuses. La lecture de loin pas encore ça, mais l'un dans l'autre je suis satisfaite.

Tout à l'heure visite chez l'ophtalmo, donc peut être un nouveau billet, peut être pas.

Mais je me demande comment font les personnes qui se retrouvent chez elles seules après cette intervention, car il faut quand même mettre des gouttes dès le lendemain, décoller la coque, bref pas facile quand on est seul. Merci à mon chéri d'avoir supporté une boule d'énervement.

Visite chez l'ophtalmo: astigmatisme augmenté considérablement. Cornée légèrement pliée (plissée?) et petit oedème. Mettre les gouttes, porter la coquille pendant la nuit et nouveau rendez vous vendredi

dimanche 1 avril 2012

Avant le changement de cristallin

Un nouveau cristallin...

Encore un truc qui ne fonctionne plus bien.. Encore une intervention en perspective (perspective immédiate puisque c'est pour lundi).

Il y a 18 mois, l'ophtalmo a noté que la cataracte de l'oeil gauche avait beaucoup progressé et qu'il faudrait certainement opérer. Or à ce moment là cela ne me gênait pas du tout dans la vie courante, car l'autre oeil compensait et le cerveau aussi. Mais lors du dernier contrôle le "bon " oeil commençant lui aussi à donner des signes d'atteinte, j'ai décidé de ne pas attendre et de me faire opérer courant avril.

Je n'aime pas le mot cataracte qui est employé pour cette pathologie.

Normalement une cataracte renvoie à une chute d'eau. Est ce que l'écume qui est projetée empêche de voir, qui aveugle? Cela me semble curieux. Il y a un autre sens de ce mot qui renvoie à la notion d'écluse: quand Dieu ouvre les écluses du ciel, (on pourrait dire les vannes) alors les eaux (d'en haut) se déversent sur la terre. Alors est ce que la cataracte c'est quand la lumière (le flux, le fleuve) de lumière ne passe plus dans l'oeil? Cela serait possible, mais là encore peu satisfaisant. Et puis ce mot renvoie finalement à la cécité, la perte totale de la vison et cela sur le plan psychique ce n'est pas évident. En fait je ne sais pas si c'est toute la lentille qui perd sa transparence ou si c'est seulement partie externe; mais peu importe.

Alors j'ai décidé de ne plus employer ce mot de cataracte, même si c'est le bon et de le remplacer par "changement de cristallin". D'accord, ce n'est pas un vrai, c'est une prothèse, mais cela renvoie à du neuf et à la récupération de la vision (pour moi de loin).

Ceci dit c'est une vraie intervention, même si elle se passe en ambulatoire. IL y a la visite chez l'anesthésiste. C'est fou d'ailleurs le nombre de papiers qu'il faut signer pour dire qu'on a tout bien compris... Ce qui m'a un peu amusée (enfin tout est relatif) c'est la phrase: on vous fera une petite piqûre pour vous poser une perfusion dans laquelle on mettra des calmants... Une piqûre est une piqûre qu'elle soit ou non petite et le fait d'employer cet adjectif n'enlève rien au fait qu'il faut poser une perfusion. Et moi j'aimerai bien savoir ce qu'ils mettent comme calmants...

Il y a eu aussi la biométrie de l'oeil, pour calculer la taille du cristallin. Il s'agit en fait d'une échographie de l'oeil, et c'est un faisceau laser qui est pointé sur la cornée à différents endroits et qui prend des mesures qui sont retransmises à un ordinateur qui lui fera les calculs. C'est donc un examen indolore (sauf au tout début car la goutte brûle pas mal) et rapide. J'aurais aimé que les deux yeux soient faits, mais pas possible pour éviter un risque d'erreur: je suppose implanter le cristallin droit dans l'oeil gauche ou réciproquement, mais cela ne me satisfait pas. Enfin je devrais dont y retourner dans quelques semaines. Pour cet oeil là, il s'agit d'une lentille de 22 dioptries.

Je dois mettre des gouttes antibiotiques pendant les 3 jours qui précèdent l'intervention et pour le reste, la suite sera dans un autre billet, quand le nouveau cristallin sera implanté.


mercredi 8 février 2012

"Fatigue et énergie".

Je prie mes lecteurs d'excuser ce qui me paraît être une sorte de fouillis, mais il y a des moments où il me semble important de ne pas laisser passer le temps.. Alors pardonnez moi si ce billet reste un peu flou.

Cognassier en fleurs au 30 Janvier.
Pulsion de vie

Certains qui suivent ce blog savent que je suis une adepte des massages shiatsu qui doivent donner de l'énergie. Or jusqu'à la séance d'hier je n'ai jamais ressenti d'énergie mais des sensations qui me permettaient de donner du sens et de m'étayer (ce qui est une manière de se sentir mieux). Par ailleurs j'ai toujours fait confiance à ma thérapeute qui parle de certains organes(foie, rein estomac) qui fonctionnent mal et qui doivent être en quelque sorte réactivés par les pressions sur les différents méridiens.

Je pense que cette dernière séance a fait une sorte de lien avec une séance datant de l'an passé et au cours de laquelle, au moyen d'un cristal de grande taille à l'intérieur duquel passe une spire de cuivre, j'ai reçu une sorte de purification cellulaire, du moins c'est comme cela que moi je dirais les choses. . Par exemple, j'ai des alliages au mercure  (métaux lourds) qui peuvent avoir un effet d'encrassement des cellules et du coup les empêcher de fonctionner correctement, et normalement cela a été stoppé et les cellules reprogrammées peuvent fonctionner comme s'il n'y avait pas eu cela.

 Dire que j'ai compris le processus serait faux, mais durant cette séance, il y a une sorte de régression qui s'est produite, la perte d'une membrane qui ne servait plus à rien et le droit d'être heureuse (ce qui à mon âge est quand même une bonne chose). Mais je suis restée très perplexe peut être jusqu'à la semaine dernière.

Je dois dire aussi pour reprendre d'anciens billets qu'en plus de la fatigue physique je viens de me rendre compte que le mot fatigue est pour moi une espèce de mot valise et que bien souvent il est là pour masquer quelque chose. Quand la petite phrase "je suis fatiguée" vient en moi c'est que bien souvent je n'ai pas du tout envie d'être là où je suis, et que donc cette phrase est là pour en masquer une autre qui serait: marre d'être là, pas envie d'être là ou de faire telle ou telle chose, ce qui veut dire que c'est un bon moyen de masquer la colère. Il est plus facile de dire à ses enfants "vous me fatiguez" plutôt que"allez au diable". Simplement se rendre compte de cela, permet de remettre les choses à leur place et pouvoir sentir la colère est beaucoup mieux que de crouler sous un sentiment dépressif. Et cela permet de différencier ce qui de la fatigue physique (y compris celle liée à la lecture, parce que lire trop longtemps me fatigue) et la fatigue psychique (recevoir quelqu'un en thérapie) de cette fausse fatigue.

Cette parenthèse étant refermée, mais je pense que le fait d'avoir pu prendre de la distance par rapport à ce sentiment, a certainement joué dans cette séance car pour la première fois en effet, j'ai senti une espèce de regain de force en moi. Je veux dire que je me sentais bien, pas fatiguée, avec de l'énergie à revendre (ce qui m'a certainement permis de ne pas m'affoler le lendemain, quand j'ai vu que mon aspirateur n'aimait pas du tout avaler des tisons qui couvaient soue la cendre et se mettre à fumer comme un malade).


Or cette énergie là, je ne sais comment la définir. Pour moi, il y a toujours eu une énergie venant du dehors, une énergie que je trouve dans la respiration et qui est autre que l'air que je respire, une énergie qui d'une certaine manière est souffle de Dieu et qui vient en moi si je le demande. Durant la séance, je me suis dit que si cette énergie externe fusionne avec l'énergie que je sens en moi, (mais qui est autre chose que la présence de Dieu) alors ce sera peut être une sorte d'éveil ou une fécondation, comme si le divin allait en quelque sorte faire alliance avec cette énergie humaine (vitale pourrait on dire) pour en faire autre chose.

Car cette énergie, je ne sais comment la définir, mais elle serait organique. Le massage permettant à une énergie (pulsion de vie) de circuler alors que les canaux étaient trop resserrés pour qu'elle passe. Cette énergie permet d'agir, de faire des choses, de se sentir capable, mais elle n'est pas "l'être". Elle permet de se sentir exister par l'action, mais pour moi on peut ne plus être capable d'agir, de réaliser (cela c'est ce qui se passe petit à petit dans le vieillissement) mais d'être existant quand même.

Je crois qu'il est important pour moi d'avoir fait cette expérience. Il y a un tonus de vie, qui est là, et qui ne demande qu'à s'exprimer. Ce qui est important c'est de savoir que toute seule je ne suis pas capable d'y arriver et que j'ai besoin de la compétence d'un (une) autre. Mais c'est aussi de savoir que malgré tout ce tonus (pulsion de vie pulsion de mort dirait papa Freud) va diminuer plus ou moins. Que je peux l'entretenir, que comme le feu sous la cendre il peut se ranimer, mais qu'un jour il s'éteindra.

Je ne sais pas si l'énergie de Dieu, celle qui permet de s'ouvrir (comme une fleur) et à Lui et aux autres, peut ou non féconder cette énergie intrinsèque. Je pense qui oui, et que c'est cela qui permet de se sentir vivant (peut-on dire guéri) même si la vie (vitalité) diminue.

En tous les cas, ce fut une séance importante pour moi.

vendredi 20 janvier 2012

cicatrice

Comme je l'ai écrit dans le billet précédent, les fils de la cicatrice sont censés de résorber. En fait je ne sais pas ce que cela veut dire et la cicatrice reste un peu douloureuse et surtout très sensible. Il me semble qu'il y a par endroit des tous petits bouts de fils, mais pas possible de les enlever.

Finalement j'aurais préféré les bons vieux fils que l'on fait enlever par une infirmière, au moins on voit ce qui se passe. Et ce qui se passe dans son dos, comme chacun sait, ce n'est pas facile!.

Par contre, ce qui est certain c'est que je n'ai plus mal au dos de ce côté là, ce qui voudrait dire que la boule compressait surement des muscles ou des terminaisons, mais c'est vraiment un plus.

Du coup, je n'ai pas eu mal au dois pour le ski et cela c'est chouette.

Voilà pour les nouvelles du jour.