Si on parle progrès, je vais dire que mes progrès j'en fais, même si mettre une chaussette à gauche ou enfiler une jambe de pantalon reste un petit exploit à chaque fois.
Mais je me balade (enfin tout est relatif) avec des bâtons de randonnée, je monte les escaliers comme tout le monde (pas en m'arrêtant à chaque marche) je pousse le caddie pour les courses sans problèmes, et je suis même arrivée à tondre. Par contre si je la mets en position tractée, elle va un peu trop vite et il vaut mieux en rire.
Je marche sans canne dans la maison. Ce n'est pas beau, ça boîte, les hanches n'aiment pas trop, mais je peux laisser ces foutues cannes au repos, car les cannes quand on les pose quelque part, elles ont une tendance très fâcheuse à ne pas rester en place (il faut vraiment les coincer dans un recoin ou un angle) et à tomber en faisant beaucoup de bruit.
J'arrive aussi à rentrer dans la baignoire. Rassurez vous, je respecte les ordres: pas de bain mais ma baignoire a une large partie plate ce qui permet de s'asseoir et prendre su coup un bon bain de pied (le pied si je puis dire).
Si l'on parle découverte, j'ai découvert ce qu'est une gastro ou une intoxication alimentaire. Je ne connaissais pas. Génial pour le poids, moins 4 kilos en une semaine... Et ce truc, ça agit pas mal sur le moral.
Si l'on parle prothèse, alors là les choses se compliquent.
Incontestablement ma jambe est beaucoup plus courte que l'autre, il manque près de 2 centimètres et ça risque de s'accentuer puisque c'est passé de 0,5 cms à 2 cms en 4 semaines.. Se retrouver sur la pointe du pied est très désagréable.
Alors hier, "le chirurgien et moi-même" avons décidé qu'il fallait stopper cela. Ce qui veut dire, ouvrir à nouveau, enlever le bas de la prothèse, mettre un "fut" un peu plus long, qui redonnera la longueur manquante et qui ne bougera plus. Il est possible que l'os contre lequel était le fut précédent se soit abimé (fait un trou ou une petite fracture) et du coup il s'est deplacé, ce qui explique ces sensations anormales de sentir la prothèse monter ou descendre. Il semble que cet échec soit une première pour le chirurgien. Pas de chance que ce soit tombé sur moi.
Alors tout recommence.. Préadmission, prise de sang, rendez vous d'anesthésie (là j'hésite beaucoup pour la rachialgie), admission le 6, intervention le 7. Théoriquement moins de perte de sang, théoriquement moins de douleur, théoriquement sortie au bout de 5 jours.
Et ensuite, on va reprendre une ambulance pour rentrer à la maison, on va refaire venir l'infirmière pendant 3 semaines, on va enlever les agrafes, etc etc..
Et ce coup ci, les sièges sur élevés sont en place, les bas de contention sont là, et je vais essayer de trouver quelqu'un pour faire un peu de ménage. Maintenant je sais que je dois m'y prendre dès mon retour à la maison.
Mais la conclusion du jour est que tout cela, je le vis très mal.
Je pense que ce que j'ai vécu comme un échec concernant cette intervention qui "normalement" ne donne pas de douleurs, et permet de quitter les cannes assez rapidement (maintenant il faudrait aussi savoir ce que l'on met derrière ce mot), est une véritable blessure de mon narcissisme. C'est un apprentissage: les choses ne se passent pas toujours comme on les a prévues, mais simplement penser qu'il faut non pas repartir à zéro mais repartir quand même, m'est aujourd'hui très difficile. Et Dieu soit loué, (je le pense vraiment) nous sommes deux pour affronter cela, on pourrait même dire trois, mais cela c'est ma manière de voir les choses parce que je sais que de ce baptème sortira quelque chose. Et au moins je ne boiterai pas.
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