Le dernier billet"brisement" traduisait un état que je peux qualifier d'un peu dépressif. Pour schématiser, je me sens attaquée en profondeur tant par le cancer que par les traitements. Il ne s'agit pas d'un raisonnement rationnel, mais d'une réaction affective, émotionnelle.
Lundi j'ai eu des examens radiologiques: poumons, seins et des échographies abdominales et pelviennes. Je dois dire que je me demandais ce qu'on allait encore trouver comme dysfonctionnement de mon pauvre corps.
Pour ces examens il fallait que je sois complètement à jeun (pas de boisson) pour l'échographie du foie et la vessie pleine pour l'échographie pelvienne. Je n'était pas de très bonne humeur à cause de ces deux contraintes.
L'échographie du foie a pris un certain temps car il semble que les angiomes géants excitent la curiosité des radiologues. Ceci dit on verra bien si d'autres examens sont à faire. Le foie est pour certains un organe symbolisant la colère.
Celle de l'utérus est bonne me semble-t-il. L'endomètre (puisque c'est lui qui est sensible à l'action du tamoxyfène) est normal actuellement, ce qui est le principal pour moi.
La manipulatrice radio était amicale et attentive à mon confort, ce que j'ai apprécié.
L'un dans l'autre ces examens ont quand même pris deux heures.
En rentrant chez nous, j'ai eu comme des envies destructrices: cracher du feu sur tout le monde, écraser tout ce qui était sur mon passage (ou celui de notre voiture) bref être tout sauf quelqu'un de civilisé. Et je m'imaginais en dragon crachant du feu par petites bouffées.
Cela peut tout à fait s'entendre comme une bascule de l'état dépressif à un état un peu hypomaniaque, mais je dois reconnaître que cela fait du bien. Cela me permet (parce que je suis bâtie comme cela) de m'imaginer en animal mythique et mythologique, capable de voler, de dominer (enfin) de détruire, mais aussi comme me l'a appris un de mes petits patients de ronronner en cas de bien être.
Alors j'ai un peu oscillé entre des moments où le feu sortait et des moments où le ronronnement interne me calmait.
Un massage "shiatsu" était prévu pour mardi et je dois dire que je l'attendais avec une certaine impatience.
Ma thérapeute n'a pas trouvé le foie volumineux, ce qui est un peu rassurant. Par contre elle a trouvé que l'émotionnel était vide. Il s'est fait un travail sur le bras gauche qui est le bras du sein opéré. Ce bras est douloureux depuis un certain temps. Et lors du travail sur les méridiens qui sont dans ce bras j'ai ressenti un moment de profonde détente de grand bien-être. J'ai eu beaucoup moins froid cette fois ci que lors du massage précédent. D'une fois sur l'autre, en fonction de l'état dans lequel on est, les sensations sont très différentes.
J'ai ressenti dès le début du massage une grande chaleur dans l'abdomen. Cette chaleur n'est pas induite par la chaleur des mains du thérapeute, même si elle est induite par le mouvement des mains. C'est une chaleur difficile à décrire, car à la fois c'est brûlant, mais en même temps doux. Quelque chose se remet à circuler. je ne sais comment ce quelque chose doit s'appeler. Il y a le terme d'énergie, mais pour moi c'est un peu un mot valise dans lequel on mettre des masses de significations.
Peut-être qu'il s'agit de rétablir le courant, comme si l'eau de la source était bloqué partiellement par un éboulis de pierres et que le fait de déplacer une seule pierre (parfois il suffit de peu de choses) permet à l'eau de sourdre puis d'irriguer ce qui doit être irrigué.
Aujourd'hui? L'euphorie est un peu passée, la fatigue est présente. A mon phlébologue qui me disait "c'est derrière" j'ai simplement rétorqué: non cette maladie là, elle ne se met pas derrière si facilement.
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