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vendredi 5 décembre 2014

9 mois

On m'avait dit qu'il fallait compter 9 mois pour faire du ski après la pose d'une prothèse de hanche. C'est en fonction de cela que j'avais choisi de me faire opérer au mois de mars.

Je pensais être la "femme prévoyante" qui choisit pour le mieux.

Malheureusement la prévoyance n'a pas vraiment porté ses fruits, puisqu'il y a eu ce glissement de la prothèse, la seconde intervention et aujourd'hui, alors que nous partons à la montagne dans une semaine, je me demande comment ça va se passer, si oui ou non ma jambe réagira avec de bons réflexes quand je serais sur des skis. Parce qu'elle mène souvent sa vie en tirant à gauche, et que l'équilibre est très très fragile. Je sais que si la jambe droite est déséquilibrée, en aucun cas la gauche n'a la force de compenser et de récupérer.

La dernière radio a montré qu'il y a presque 2 centimètres d'écart entre les deux hanches, ce qui provoque une bascule du bassin et qui fait qu'il existe une boiterie. Cela bascule de droite à gauche compte tenu de l'inégalité, mais ça bascule aussi entre l'avant et l'arrière, même si c'est minime. Cette boiterie, elle est vue par l'oeil exercé des kinésithérapeutes, car je compense suffisamment pour ça ne se voit pas. Mais je la sens dans tout mon corps, comme je sens encore des douleurs certes beaucoup moins intenses que ce qu'elles furent, et je ne peux pas dire que l'intervention soit derrière.

J'ai toujours du mal pour certains mouvements et les kinés disent que cela fait partie des limitations de la prothèse et que globalement j'ai déjà très bien récupéré compte tenu des deux interventions, mais j'en ai aidez d'avoir toujours un peu de mal pour mettre des chaussettes, pour plier la jambe en avant (elle grince dur dans ces cas là), pour la lever suffisamment. Je peux faire je peux faire à peu près ce que je veux avec cette jambe, mais seulement à peu près, et sentir les mouvements de la tête contre le cotyle, et les grincements, cela ne permet pas d'oublier, d'autant que le trou dans la cicatrice est toujours aussi creux, malgré tous mes bons soins (massages, mouvements de musculation et autre).

Je pourrais me dire que c'est un peu stupide de ne pas supporter ce trou, que c'est un narcissisme mal placé, mais il y a déjà la tache bleue qui rappelle le cancer du sein et là ce trou qui dit qu'il y a un muscle qui est abimé, qui ne s'est pas refait et qui du coup ne tient pas bien le bas de la prothèse et le haut de la prothèse.

Je porte des semelles, mais comme ça n'a pas fait partir les douleurs lombaires, je me demande un peu si c'est un bon plan. J'ai repris des séances de kinésithérapie, avec pour but d'essayer de combler le trou, donc de refuser cette zone, mais j'ai parfois l'impression que c'est mission presque impossible.

Bref, ce n'est pas derrière, mais j'en ai assez de me plaindre, même si la gêne demeure, alors je vais essayer d'en parler le moins possible.

J'espère quand même pouvoir poster des photos de moi sur les skis, même si pour le moment cela me fait un peu peur.

jeudi 25 septembre 2014

Presque 5 mois

Il y a bien longtemps que je n'ai pas écrit, j'ai hésité au moment des trois mois et j'ai laissé passer l'échéance. Car le chirurgien avait dit: "je vous avais dit trois mois"... Ceci dit d'autres m'ont dit, six mois voire un an pour que ce soit derrière, compte tenu de la reprise de la première intervention.

j'aimerai tant que ce soit derrière moi, que ce ne soit plus qu'un souvenir. Mais, il n'en n'est rien.

Certes  je marche normalement et relativement longtemps mais la mise en route est souvent un peu difficile et je dois comme guider ma jambe et je me préoccupe moins quand le pied tourne à gauche mais parfois je suis un peu déséquilibrée.

Mettre des chaussettes et les enlever reste difficile et le chirurgien trouve que plier la cuisse à un peu plus de 100° quand je la monte vers mon buste, c'est déjà bien et que je ne dois pas en espérer beaucoup plus. Il trouve aussi normal que je sente la tête de la prothèse bouger et parfois couiner, mais moi je n'aime pas, parce que ce n'est pas possible d'oublier.

Je monte et descends les escaliers normalement, sauf au réveil et parfois quand je suis fatiguée, mais je ressens cela comme un vrai plus, retrouver le premier étage c'est reprendre une vie normale.

Je peux faire  à peu près ce que je veux dans le jardin et dans la maison. Passer l'aspirateur ou la tondeuse, ce n'est plus un problème. Je peux aussi (et c'est récent) rester couchée sur côté opéré sans que cela provoque la douleur, mais ce n'est pas à 100%.

Il y a des douleurs qui sont souvent musculaires, mais c'est variable et ce peut être aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la cuisse, parfois dans la cicatrice, mais depuis peu, dans le dos et là je n'aime pas du tout, car cela peut vouloir dire: porter des talonnettes...

J'ai vu le chirurgien cette semaine. Pour lui, puisque je ne boite pas, puisque les deux jambes sont de la même longueur (enfin ça j'en doute et les minés aussi), puisque les douleurs liées à l'arthrose ont disparu, alors il a rempli sa part et tout le reste, à peu de chose près, c'est dans ma tête. Vouloir comprendre, par exemple poser des questions sur les différences entre les radios faites avant et après l'intervention cela ne sert à rien. Le problème c'est que j'aime comprendre, parce que ensuite il est plus facile de trouver des réponses et peut être des solution.

Il dit aussi de ne pas vouloir en faire trop, à la limite, ne marchez pas, or s'il y a quelque chose dont je suis sure c'est que la marche en montagne a été la meilleure des rééducations.














Bref, pour moi ce n'est pas derrière et je le déplore, mais c'est comme ça. Je me dis juste que c'est mon chemin à moi, et à moi d'en faire quelque chose. Il va peut être falloir que je porte des talonnettes pour ne pas accentuer le déséquilibre du bassin, peut-être faire de l'aqua gym, racheter un vélo d'appartement car le mien refuse de fonctionner, bref vivre "normalement", en acceptant aussi que l'âge complique pas mal les choses et accepter ce changement, car mon corps a changé et le voir tel qu'il est devenu n'est pas simple. Le narcissisme ça existe, même quand on est un peu vieux.





mercredi 25 juin 2014

7 semaines après le nouveau jour J.

Il y a beaucoup de progrès, je marche une heure (avec les bâtons de randonnée) presque sans problèmes, seulement je me sens comme une voiture qui tire à gauche et dont il faut redresser sans cesse la direction, ce qui est assez fatigant.

Cette jambe, il me semble qu'elle vit sa vie (ce qui se comprend parce que toute l'articulation est mécanique et pèse certainement plus lourd que l'os initial) mais actuellement ce n'est pas ma jambe, et elle n'est pas intégrée dans mon schéma corporel.

Elle est encore souvent douloureuse, les muscles devraient se refaire, mais parfois je doute que le gros creux de la cicatrice puisse se combler et je me dis que outre le muscle, des nerfs ont du souffrir aussi, ce qui pourrait expliquer ces sensations bizarres que j'ai soit dans le haut de la cuisse (comme si c'était endormi) soit dans la cheville et dans le pied. Et puis les muscles ils avaient déjà énormément fondu avant l'intervention et c'était aussi un des buts pour moi, en la faisant faite maintenant de stopper cette fonte.

Bref, c'est ma jambe et ce n'est pas ma jambe, sauf que j'ai remplacé les douleurs réelles liées à l'arthrose et qui ont disparu par d'autres douleurs, je pense du type contracture.

Mais le chirurgien a dit : 3 mois, alors je vais être patiente, sauf que je redoute un peu notre séjour aux Arcs, car une fois embarqué sur un chemin, il est difficile de faire demi tour pour retrouver une remontée mécanique. Alors je commence à visualiser ce que je pourrais faire et ce n'est pas extra. Enfin peut être que les efforts que je fais ici pour marcher, faire un peu de vélo et vivre une vie normale porteront leurs fruits.

Ce qui est étonnant c'est que ce n'est que maintenant qua je visualise réellement la prothèse en tant que telle, en tant qu'articulation de remplacement et donc je me sens un peu comme ces poupées en celluloïd d'autre fois, dont les élastiques se cassaient (la jambe se détachait à ce moment là) et il fallait la faire réparer. C'est bien ma jambe, mais je ne l'habite pas encore.

J'ai l'impression de me plaindre sans arrêt, de faire de moi le centre de mes pensées et je trouve aussi cela très désagréable, après tout mes deux jambes, même si elles n'ont pas la même longueur (même si apparemment les rotules sont au même niveau), même si le bassin est certainement de travers au moins elles sont égales quand je suis debout et c'est le principal

Je n'aime pas ma manière de marcher, mais je pense que je m'y ferai.

Sinon l'hémoglobine est presque normale pour moi, même si le fer est encore faiblard, mais je me soigne et il me semble que la phase dépressive est en train de s'estomper.

Le prochain bulletin viendra surement des Arcs.. Mais j'espère bien faire des photos des petites gentianes que j'aime tant.

jeudi 22 mai 2014

Deux semaines après le nouveau jour J...

Je pensais me mettre à écrire hier, car cela aurait fait un compte rond: deux semaines après la reprise de l'intervention, seulement hier je n'avais pas envie de me forcer... Car pour une fois, écrire m'est difficile. Pas envie d'en parler, pas envie de raconter, pas envie...

Et puis il m'est revenu une phrase de mon père (un peu comme une malédiction) "nous on ne réussit jamais du premier coup, c'est à la deuxième fois que ça marche". Peut être disait il cela parce qu'il n'a pas été admis en hypotaupe à l'école des  mines, qu'il s'était marié plusieurs fois, mais j'ai souvent eu cette impression que cette phrase dans laquelle il m'englobait n'était pas bonne. Toujours est il que là, c'est bien la deuxième fois et que je m'en serai bien passée.

je dois dire aussi et je pense que c'est la première fois que cela se passe au fond de moi, que la mort était présente avant cette intervention. Je veux dire que j'ai toujours été optimiste en allant me faire opérer, et ce quelle que soit l'opération. Cela est peut être dû à ma pratique professionnelle puisque je connais un peu le travail des anesthésistes réanimateurs, mais là là, du fait de l'échec de la première intervention il y avait une sorte de peur que "ça se passe mal" . Pas ne pas se réveiller, encore que... Bref une peur. De plus le médecin 'anesthésiste rencontré lors de la consultation m'avait prévenue que l'anesthésie générale pouvait avoir une incidence sur les neurones.. Il doit le dire, mais pas très agréable à entendre. Il m'avait aussi demandé de parler du vécu de l'intervention précédente et de ces tremblements si désagréables qui d'après lui auraient pu être évités si on m'avait mis une couverture chauffante pendant l'intervention et si j'avais été installée autrement (un oreiller et aussi de la musique). Il m'a parlé des médicaments qu'il me donnerait le matin de l'intervention pour que d'emblée la douleur soit moins intense et aussi de sa peur d'une possible infection, puisqu'il s'agit de réouvrir.

Alors que dire? Je me suis retrouvée à la clinique le mardi 6 Mais, dans une chambre à deux lits donc une grande chambre, mais sans douche. Me doucher les deux fois avec la bétadine ça a quand même été du sport, puisqu'il fallait aller tout au bout d'un couloir et comme ma jambe avait du mal à se soulever, pas facile de se mettre en pyjama.  La nuit a été bonne, d'autant que devant être opérée à 10h40, je ne dépendais pas de l'équipe de nuit et j'ai donc pu pu dormir. Seulement il y a eu un petit changement... D'une part j'ai appris que au retour du bloc je retrouverai la chambre qui m'avait accueillie la première fois mais que je descendais tout de suite, c'est à dire vers 9h30. Du coup j'ai prévenu mon mari qu'il pourrait venir plutôt. J'aurais mieux fait de me taire...

Et me revoilà en salle de réveil à attendre.. Mais du coup le cathlon pour la perfusion n'est pas posé et le médicament "magique" n'est pas pris. Et voilà qu'un autre monsieur arrive, un monsieur âgé... Et là l'anesthésiste qui m'a reçue va le voir, parle des grosses difficultés cardiaques du dit monsieur, de l'intervention que a été différée et il lui demande de prendre position: soit on l'opère, soit il rentre chez lui avec sa fracture. Bref, cela veut dire que le monsieur passera avant moi. Et je me retrouve à attendre. j'essaye d'interpeller une des nombreuses personnes qui passent et repassent devant moi pour essayer de parler avec le réanimateur qui surveille la salle de réveil. Cela me permet d'obtenir la pose de la perfusion.. C'est déjà ça. Mais ça ne simplifie pas les choses au niveau de l'anxiété malgré la respiration de la cohérence cardiaque. Bref le temps passe, et on vient me chercher.

J'entre dans la salle d'opération vers 11h15, l'anesthésiste qui m'a reçue me met une couverture chauffante, me demande ce que je veux comme musique (mon chois de musique classique semble le déconcerter un peu) et  je me sens partir.. J'aurais aimé qu'il me diss qu'il commençait à injecter les produits. Je me suis réveillée vers 16h. Si comme je le suppose l'intervention a durer une heure, ce temps en salle de réveil a été très long. Ce qui est certain c'est que pour être extubée il fallait que je sois suffisamment consciente pour répondre à des questions, mais aucun souvenir. Curieusement j'ai l'impression qu'on m'a volé du temps de ma vie.

J'ai regagné ma chambre vers 17H. J'avais demandé à ce que mon mari soit prévenu du fait qu'il y aurait un retard au bloc, mais ça n'a pas suivi donc il était là depuis des heures. Installation, perfusion, antibiotiques, anti inflammatoires, et reparti pour un tour.

J'ai passé la jour suivant l'intervention sans me lever. j'ai apprécié une aide soignante qui est venue pour ma toilette et qui chantait... "la marseillaise" qu'elle a appris à ses enfants. La kiné est passée pour mobiliser ma jambe et mettre les bas de contention (ce coup ci,  je prévois).

J'ai pu marcher rapidement avec une seule canne, mais le "protocole" reste le même... Marche avec déambulateur, puis avec une canne dans la chambre, puis dans le couloir, puis les escaliers.

Coté repas, cela m'a semblé mieux, mais c'est très subjectif.

Le chirurgien me dit avoir mis une tige deux tailles au dessus de la tige initiale, et même si à l'oeil les jambes n'ont pas la même longueur, debout c'est stable et ça c'est gagné, sauf que dans ma tête ça ne l'est pas. La peur que ça ne tienne pas, est quasi permanente. Mais ça je me le garde pour moi.

Bien que le redon ait beaucoup moins donné que la fois précédente,  l'hémoglobine chute comme la fois dernière. Elle est à 7.4, ce qui comme l'autre fois me vaut 2 perfusions de fer, mais cette fois ci, ça a fait des dégâts dans les veines; j'ai bien senti que ça brulait. En rentrant chez moi je me suis rendue compte que les veines étaient dures comme du bois. D'après l'infirmière qui vient faire les pansements à domicile, ça va rentrer dans l'ordre, mais actuellement cela comprime des nerfs et provoque des sensations de brûlures intenses dans le pouce et dans le haut du bras. Et comme c'est le bras qui tient la béquille, ce n'est pas toujours facile.

Depuis mon retour, la fatigue est là. J'ai une jeune fille qui vient faire le ménage (j'ai droit à 8 heures), je me ménage, je ne fais que la cuisine, j'utilise beaucoup la canne tellement j'ai peur que quelque chose ne lâche. J'ai beau me dire que je me fais du cinéma, toute douleur me pose question. Et pourtant il y a des mouvements que je ne pouvais pratiquement pas faire avec l'ancienne prothèse qui se font facilement maintenant.

La cicatrice a fait des siennes: il y a eu un phlyctène (une cloque) de près de 5 centimètres qu'il a fallu traiter (et ça fait mal) avec de l'éosine et du tulle gras. Maintenant c'est à dire 15 jours après, c'est rentré dans l'ordre.

Je m'écoute, je ne fais pas grand chose, même la kiné me fait un peu peur, comme si ça allait se décrocher de nouveau. Alors pour le moment, je reste "dedans" (le temps avec la pluie de donne pas envie d'aller dans le jardin et pourtant les mauvaises herbes poussent).

La semaine prochaine on enlève les agrafes. J'espère que cela pourra se faire en une seule fois. Je revois le chirurgien le 2 juin. Je donnerai peut être des nouvelles à ce moment là.

Ceci dit, je suis droite quand je marche, mais il y a des douleurs et ces douleurs me font peur.. Et si, et si... Du coup le vécu dépressif a tendance à se manifester, mais je me dis qu'il est majoré par l"anémie (qui diminue heureusement), et que je ne veux pas prendre de médicaments.. J'en ai bien assez pour le moment. Alors attendre, laisser du temps au temps, s'écouter.

C'est peut être cela que j'aurais appris (un peu) au cours de ces mois. Ceci dit, il semble bien que mon cas soit rarissime, mais j'aurais bien aimé que ça ne tombe pas sur moi.

mercredi 30 avril 2014

Huit semaines.

Si on parle progrès, je vais dire que mes progrès j'en fais, même si mettre une chaussette à gauche ou enfiler une jambe de pantalon reste un petit exploit à chaque fois.

Mais je me balade (enfin tout est relatif) avec des bâtons de randonnée, je monte les escaliers comme tout le monde (pas en m'arrêtant à chaque marche) je pousse le caddie pour les courses sans problèmes, et je suis même arrivée à tondre. Par contre si je la mets en position tractée, elle va un peu trop vite et il vaut mieux en rire.

Je marche sans canne dans la maison. Ce n'est pas beau, ça boîte, les hanches n'aiment pas trop, mais je peux laisser ces foutues cannes au repos, car les cannes quand on les pose quelque part, elles ont une tendance très fâcheuse à ne pas rester en place (il faut vraiment les coincer dans un recoin ou un angle) et à tomber en faisant beaucoup de bruit.

J'arrive aussi à rentrer dans la baignoire. Rassurez vous, je respecte les ordres: pas de bain mais ma baignoire a une large partie plate ce qui permet de s'asseoir et prendre su coup un bon bain de pied (le pied si je puis dire).

Si l'on parle découverte, j'ai découvert ce qu'est une gastro ou une intoxication alimentaire. Je ne connaissais pas. Génial pour le poids, moins 4 kilos en une semaine...  Et ce truc, ça agit pas mal sur le moral.

Si l'on parle prothèse, alors là les choses se compliquent.

Incontestablement ma jambe est beaucoup plus courte que l'autre, il manque près de 2 centimètres et ça risque de s'accentuer puisque c'est passé de 0,5 cms à 2 cms en 4 semaines.. Se retrouver sur la pointe du pied est très désagréable.

Alors hier, "le chirurgien et moi-même" avons décidé qu'il fallait stopper cela. Ce qui veut dire, ouvrir à nouveau, enlever le bas de la prothèse, mettre un "fut" un peu plus long, qui redonnera la longueur manquante et qui ne bougera plus. Il est possible que l'os contre lequel était le fut précédent se soit abimé (fait un trou ou une petite fracture) et du coup il s'est deplacé, ce qui explique ces sensations anormales de sentir la prothèse monter ou descendre. Il semble que cet échec soit une première pour le chirurgien. Pas de chance que ce soit tombé sur moi.

Alors tout recommence.. Préadmission, prise de sang, rendez vous d'anesthésie (là j'hésite beaucoup pour la rachialgie), admission le 6, intervention le 7. Théoriquement moins de perte de sang, théoriquement moins de douleur, théoriquement sortie au bout de 5 jours.

Et ensuite, on va reprendre une ambulance pour rentrer à la maison, on va refaire venir l'infirmière pendant 3 semaines, on va enlever les agrafes, etc etc..

Et ce coup ci, les sièges sur élevés sont en place, les bas de contention sont là, et je vais essayer de trouver quelqu'un pour faire un peu de ménage. Maintenant je sais que je dois m'y prendre dès mon retour à la maison.

Mais la conclusion du jour est que tout cela, je le vis très mal.

Je pense que ce que j'ai vécu comme un échec concernant cette intervention qui "normalement" ne donne pas de douleurs, et permet de quitter les cannes assez rapidement (maintenant il faudrait aussi savoir ce que l'on met derrière ce mot), est une véritable blessure de mon narcissisme. C'est un apprentissage: les choses ne se passent pas toujours comme on les a prévues, mais simplement penser qu'il faut non pas repartir à zéro mais repartir quand même, m'est aujourd'hui très difficile. Et Dieu soit loué, (je le pense vraiment) nous sommes deux pour affronter cela, on pourrait même dire trois, mais cela c'est ma manière de voir les choses parce que je sais que de ce baptème sortira quelque chose. Et au moins je ne boiterai pas.


mardi 15 avril 2014

"Six semaines".

Normalement je dois pouvoir parler de "petits progrès".

J'utilise toujours une béquille, mais souvent dans l'autre sens (donc cela fait plus canne) car je peux mieux contrôler mon pas, qui reste toujours incertain.

Il y a de mouvements que je fais mieux, je me déplace en prenant appui sur la jambe opérée le plus possible, mon record doit etre de 15 pas sans appui, mais on ne peut pas dire que ce soit une marche fluide. C'est plutôt le canard qui se déplace et même si je suis contente (et fatiguée) d'y arriver, ce n'est pas satisfaisant, car ce n'est pas du tout comme cela que j'imaginais les choses.

Peut être d'ailleurs ai-je trop imaginé, qu'il aurait fallu des explication sur les possibilités, mais la douleur perdure, et cela c'est très désagréable, et elle ne devrait pas perdurer.

Actuellement, la jambe opérée est plus courte que l'autre, de l'ordre du centimètre, ce qui fait qu'elle se met spontanément sur la pointe dès que je suis debout. D'après la kiné, il vaut mieux que cela reste comme ça c'est à dire ne pas poser le talon sur le sol pour que l'autre jambe ne plie pas, ce qui à la longue provoquerait de l'arthrose, donc la pose d'une prothèse et vive les chirurgien qui se mettrait encore des sous dans sa poche. Mais repasser un peu comme un échassier, sur une jambe en appui et l'autre pas, ce n'est pas génial.

Bien sûr, il y a des progrès, je reste mieux débout, d'arrive à peu près à faire ce que je veux dans la maison (je sais j'aurais du prendre une femme de ménage, mais je n'imaginais que ce serait si long et j'ai toujours cru que faire chez soi "normalement" était la meilleure des rééducation). Ma mutuelle aurait pu me fournir quelqu'un mais j'aurais du faire la demande dans les 15 jours, donc c'est "râpé". Et puis petit à petit j'y arrive, (nous y arrivons).

Le fait de pouvoir un peu travailler (un bien grand mot) dans le jardin me fait du bien et je préfère et de loin le manche du râteau à feuilles à la béquille, mais souvent j'ai besoin des deux. Je suis arrivée aussi à faire certains vitrages et les appuis de fenêtres qui avec la pollution ont en vite besoin. De ce côté là, il y a du plus et le beau temps est une bonne chose. Passer l'aspirateur, c'est un peu plus problématique, mais ça marche aussi.

Je dois dire que cette jambe plus courte et ces sensations autour la prothèse (je sens la boule qui remplace la tête fémorale qui se déplace) sont inquiétantes. Est ce que les muscles quand ils seront plus costauds permettront une marche fluide ou est ce qu'il faudra envisager quelque chose de chirurgical, qui a priori me terrorise, car repasser par là serait l'horreur, je n'en sais rien.

Je vois le chirurgien le 30, et j'espère arriver à me faire entendre de cet homme qui se prend pour Dieu. J'en ai assez de souffrir, assez de me traîner, assez de prendre des "calmants" assez de la dépendance, même si les progrès sont là  et que par moments la kiné semble plus optimiste.

Le chirurgien je l'ai entendu dire à la fin de l'intervention "la dame elle a une petite cicatrice (mon oeil), comme je suis allé très vite, les  muscles n'ont pas souffert (mon oeil) et elle remarchera très vite, oui mais elle remarchera comment... Et bien pour moi, il n'aurait pas du aller aussi vite, ne pas vouloir faire de record pour en mettre les yeux de l'infirmière stagiaire qui était là, et ne pas raconter n'importe quoi (même s'il avait oublié que je ne dormais pas).

Je crois aussi qu'il aurait fallu comprendre pourquoi le redon avait donné autant de sang, se poser des questions sur l'anti coagulant et le changer, ce qui aurait évité l'hématome au retour chez moi, mais le prise en charge globale c'est quelque chose qui continue à ne pas exister: à chaque spécialiste son petit morceau de patient et ce morcellement c'est une horreur.

A suivre.

samedi 5 avril 2014

Un mois

Il y a un mois j'attendais; j'attendais... J'attendais le brancardier qui ne venait pas, j'entendais des bruits dans le couloir, mais ce n'était pas pour moi. Bref j'attendais.

Aujourd'hui, j'attends aussi: j'attends que la douleur (même si elle n'est pas très importante) cesse, j'attends que les muscles veuillent bien répondre un peu mieux, j'attends de pouvoir marcher sans cannes, parce que dans ma petite tête un mois après l'intervention c'est ce qui aurait du (ou pu) se passer. j'essaye de ne pas trop m'appuyer sur la canne, mais ce n'est pas toujours facile et ma jambe même si elle monte nettement plus haut refuse encore beaucoup de mouvements.

Quand à la télévision je vois des gens en train de courir, de marcher, cela me fait quelque chose. Si j'ai choisi de faire cette intervention c'est bien pour pouvoir marcher normalement, sauter normalement, pas pour me traîner avec ces foutues cannes. Et j'en viens à douter, à me dire que je n'aurais pas dû faire ça, que après tout la douleur n'était pas si forte que ça et que je ne vivais pas si mal que ça. Bref, je me demande vraiment pourquoi je me suis embarquée la dedans.

Une partie de moi, pense que les ennuis sont dus à la "rapidité" de l'intervention, comme si le fait de vouloir aller vite avait conduit à un non respect de mon corps, de mes os, de leur structure. Il y a des moments où je me dis que si ce que je vis comme un échec doit m'apprendre quelque chose, alors le chirurgien a été instrument et je n'ai pas à lui en vouloir, mais c'est loin d'être évident.

Je ne regarde plus mon ami google pour voir ce qu'il en est de la douleur dans les semaines qui suivent, ni pourquoi la prothèse est descendue.

Il faut vivre cela un jour après l'autre, être patient, se dire que peut être chaque jour quelque chose se gagne, mais je ne sais pas trop quoi.

Quelqu'un disait que la patience est un fruit de l'Esprit Saint, et bien de ce coté là, je ne dois pas être très bien lotie.

J'aimerai tant pouvoir me lever et marcher, mais ça ne marche pas. Et pourtant n'était ce pas le titre de ma thèse: "alors ça marche"?  Et bien pour moi aujourd'hui, ça ne marcher pas  et j'en ai un peu assez.

Ceci doit s'appeler un billet d'humeur.

dimanche 30 mars 2014

"Monsieur le Chirurgien"

Comme prévu je me suis rendue à la clinique pour la radio et le rendez vous.

La radio a été faite debout, donc quelque part, j'étais contente d'être arrivée  à monter sur le "marche pied", à m'appuyer correctement , bref à prendre la bonne position. J'ai pu voir que la prothèse était en place. Bien sûr l'aide de mon mari n'a pas été inutile, enlever et remettre un pantalon dans un petit espace quand on a du mal à plier la jambe, c'est loin d'être facile.

Ma rééducation ce jour là, je l'ai faite en déambulant dans les couloirs et les couloirs m'ont paru bien longs.

Puis attente pour le rendez vous avec le chirurgien qui n'avait presque pas de retard. Je dois dire que prendre 50 euros pour garder en moyenne les patients 5 minutes, ce n'est pas mal. Moi, il m'a gardée un peu plus longtemps.s
Pour lui, je n'ai aucune raison d'être déçue, qu'il m'avait toujours dit que j'en avais pour 3 mois avant que tout redevienne normal (ça il ne l'a jamais dit) et donc que pour 3 semaines après la sortie, je n'ai vraiment pas à me plaindre. Oui l'hématome peut être lié à l'anti-coagulant, mais manifestement cela ce n'est pas son problème.

Par contre, la prothèse s'est légèrement enfoncée dans le fémur et il y a un petit décalage de 5 mm entre la partie céramique (dans le cotyle) et la partie qui porte la boule et qui est enfoncée dans le fémur. D'après lui, ce serait lié à l'ostéoporose et il pense que ça va en rester là, je dois dire que moi aussi je le souhaite, car je ne me sens pas du prête pour une autre intervention.

Bien entendu il s'est empressé d'enlever le pansement.. Moi je trouve la cicatrice très vilaine, en deux morceaux et je vais l'enduire de biafine pour qu'elle prenne meilleure allure.

Le positif ce sont les amplitudes, car les mouvements ne sont pas douloureux du tout. Par contre interdiction de lever la jambe en position couchée du bas vers le haut.

Le coussin doit être conservé la nuit pendant encore 3 semaines et je dois le revoir dans un mois avec une seule canne et plus d'appui sur la jambe opérée.



Il était prêt à me donner des médicaments assez forts, (lamaline  qui est un morphinique) mais je préfère me soigner avec paracétamol et nurofen.

Je dois dire que cet enfoncement de la prothèse m'ennuie. Il me faut trouver une espèce de visualisation pour "bloquer" la prothèse. Je n'ai pas encore trouver la bonne image: apporter des pierres (cellules osseuses) pour bien bloquer la prothèse dans son logement, multiplier le cellules osseuses en accélérant leur croissance, je ne sais pas encore, mais il faut que je trouve, car c'est pour moi le moyen d'être un peu active, de m'aider moi-même.

Sinon il reste bien semblable à lui-même, il est le Chirurgien. Je trouve quand même étonnant qu'il ne cherche absolument pas à savoir qui est en face de lui. Pour lui je ne suis qu'une femme de 73 ans, qui se plaint et qui en veut trop et qui vraisemblablement manque totalement de reconnaissance envers son magnifique travail. Chacun voit midi à sa porte.

jeudi 27 mars 2014

Déprime

Je sais bien que je manque de globules rouges et que l'anémie peut faire le lit de la fatigue et de la déprime qui n'est pas la dépression.

Mais cette impression de ne pas s'en sortir, et pourtant de faire le maximum c'est très difficile à vivre.

Du coup j'ai la larme à l'oeil et je n'aime pas du tout, du tout. Faut espérer qu'une la dose de Monsieur Ignatia fera merveille.

Les agrafes sont parties aujourd'hui; 15 au total, sur une cicatrice d'une dizaine de centimètres. Pas une partie de plaisir. Je ne pense pas être douillette, mais j'ai trouvé cela pénible.

Maintenant une petite histoire qui me semble importante. Hier lassée par ces non progrès, cette douleur permanente, je décide d'écrire au chirurgien pour décrire un peu ce qui ce passe et ce que je vis, malgré les efforts: dormir sur le dos, oreiller entre les jambes, marche (presque 700 mètres hier), mais oedème, hématome etc, etc. Ayant envoyé le mail, par acquis de conscience je téléphone à la secrétaire pour lui parler de ce mail, de manière à ce qu'il soit bien transmis.

Et là, à ma grande surprise, elle me dit, mais vous avez rendez vous avec lui, je vous ai donné un papier avec une date surlignée (ça je n'ai pas eu), je vais vous redonner la date. Et là elle me dit qu'il s'agit de ce vendredi à 11H40. Je dois dire que quelque part j'en suis tombée sur le derrière, comme si quelqu'un m'avait poussée à envoyer ce mail (auquel le médecin a répondu en disant de prendre RV) et surtout à appeler la secrétaire.

J'ai ensuite appelé la radiologie, puisque bien sur une radio est nécessaire et là réponse: venez une demi heure avant votre rendez vous. Je dois dire que j'ai apprécié.

Je vois la kiné cet après midi, et j'espère que la radio de contrôle sera bonne car parfois je sens les mouvements de la boule dans le "faux" cotyle.

Mais je dois dire que cette coïncidence là, elle fait du bien.

mardi 25 mars 2014

"Pas comme une lettre à la poste"

Cela c'est la réflexion de ma kiné hier  (24 Mars) qui trouve que je cumule un peu les ennuis.

La semaine dernière j'avais commencé la rééducation. Outre l'hématome, (qui diminue heureusement mais qui descend gentiment) je me suis rendue compte que je faisais un oedème (pas catastrophique), mais quand même 2 centimètres d'écart entre les deux jambes). Ma kiné m'a fait une ordonnance pour des bas de contention et trouvant quand même curieux que le chirurgien n'en n'ait pas prescrit. Je continue à le trouver un peu "léger" ce monsieur.

Comme j'étais assez pressée de les avoir, j'ai eu une paire de bas noirs (heureusement que mon mari est là pour me les mettre) et je me sens presque danseuse de "french cacan", mais je ne suis pas prête de lever les jambes.

Ce jour là, elle m'a fait faire de mouvements pour soulever autrement ma jambe. j'ai trouvé cela dur, mais j'étais assez contente. Seulement après les choses se sont gâtées: impossible de décoller la jambe du sol. Je me sentais obligée de me servir de mes mains pour la déplacer. Je dois dire que cela m'en a quand même donné un coup sérieux sur le moral. Et pourtant malgré cela, j'arrive à faire presque 500 mètres avec les deux cannes, mais perdre ce qui semblait être acquis est très difficile.

C'est quand je lui ai rapporté cette difficulté qu'elle m'a dit que vraiment je cumulais les ennuis.

Une amie kiné m'a un peu rassurée dimanche soir, en parlant d'une contracture du psoas, donc de ne pas forcer, de laisser faire. Laisser faire, on retrouve le "maître mot' mais ce n'est pas si simple, car ne rien pouvoir faire ou presque par soi-même c'est dur à vivre. Je peux faire ma toilette, donner à mon lit un air de lit fait, préparer les repas, mais globalement ça s'arrête là.

Sur les conseils de l'infirmière que j'apprécie beaucoup, j'ai arrêté l'anti coagulant. Et en allant voir ce qu'il était dit de ce médicament, j'ai vu qu'il était fortement déconseillé, car il produit parfois des hémorragies et on n'a pas d'antidote, donc il aurait mieux valu rester aux médicaments  un peu plus anciens, mais qui ont fait leurs preuves. Je sais bien que à l'échographie il n'y avait pas de trace d'hémorragie, mais je n'avais presque pas marché ce jour là, et je ne suis pas sure d'avoir eu le même anticoagulant à la clinique. Enfin ce qui est fait est fait, mais ce matin, ma jambe est beaucoup moins gonflée, même si elle reste un peu douloureuse.

Jeudi on enlève les agrafes, je dois dire que j'attends cela avec impatience, avec l'idée que je pourrais peut être me mettre un peu sur ce côté là, sans avoir mal.

Bref, patience et quand même une grande déception. Je me voyais déjà "galoper" au bout de 3 semaines et il n'en 'est rien.

Voilà pour la suite.

mardi 18 mars 2014

Une semaine après le retour de la clinique.

Cela fait 8 jours que je suis rentrée à la maison. Je pensais que tout serait simple, mais ça ne l'a pas été. Mais maintenant je peux remarcher avec une seule canne et je me sens relativement bien.

Peut -être est il temps de raconter un peu ce qui s'est passé à la clinique. Il est bien évident que c'est "mon" histoire et qu'elle ne peut être transposée. Il y a du positif, du négatif, et je ne voudrai pas que le négatif l'emporte sur le positif. Mais il certain que la manière d'être de mon chirurgien qui me parle en disant "ma petite dame" je n'ai pas aimé du tout. Encore heureux qu'il ne m'ait pas traitée de petite mamie. J'avais cherché dans ma tête une phrase du style: la petite dame elle dit à son grand chirurgien qu'elle n'est pas juste une prothèse de hanche, qu'elle a une histoire, mais je pense qu'il n'aurait pas compris.

Je suis donc arrivée à la clinique le mardi 4 mars. L'admission s'est bien faite. J'ai eu ma chambre individuelle: lit électrique, petite salle de bain. Une belle vue sur les arbres. Par contre un problème assez important: l'eau chaude se laisse désirer: il faut parfois un quart d'heure pour qu'elle chauffe. Du coup la douche du soir à la bétadine a été remplacée par le lavabo (eau à 30°) et comme il n'y a pas de prise électrique proche du cabinet de toilette et pas de glace dans la chambre le "brushing" post bétadine a été complètement loupé. Tous mes médicaments habituels ont été pris par l'infirmière. Ce que je trouve difficile c'est que le personnel ne se présente pas (pas de badge) donc il est très difficile de savoir qui est qui. On m'a posé dès la veille un cathlon pour le perfusion qui sera mise en place. Rien pour dormir. Je sais que l'intervention est prévue pour 9h45.

Le 5 jour de l'intervention, réveil à 6 heures du matin. La douche est chaude, je me recouche avec les blouse, les chaussons, le bonnet. Dur d'entendre ensuite les bruits de petit déjeuner. Le temps passe un peu, heureusement j'ai mon ipad donc je peux m'occuper et écouter de la musique. On m'apporte des comprimés d'atarax (c'était prévu par l'anesthésiste) et le temps passe, passe. L'heure à laquelle je devrais être descendue est largement dépassée, et là malgré la respiration avec la cohérence cardiaque, ça devient dur. J'entends la voix du chirurgien.. Il fait sa visite, ouvre la porte. je lui demande quand je vais être opérée et j'ai droit à "je suis le chirurgien -comme si je ne le savais pas-, il y a deux interventions avant la votre". Je ne peux pas dire que j'apprécie, et il est évident que l'effet de l'atarax est inopérant maintenant.

On vient me chercher vers 13h30. Un petit arrêt en salle de réveil qui me semble assez long, car j'ai froid, puis passage de l'anesthésiste qui m'a reçue en consultation. je lui demande s'il serait possible de me poser une sonde urinaire, il me dit qu'il va transmettre au collègue qui va s'occuper de moi. Encore une petite attente et un infirmier vient me chercher pour me conduire au bloc. L'anesthésiste me fait une rachialgie, et injecte ce qu'il faut pour me shooter. L'infirmier du Docteur Aimard se présente ainsi qu'une infirmière qui fait une stage. Ils m'installent sur le côté, les deux bras à des hauteurs différentes, et un petit cousin sous la tête. Après je ne sais plus trop... Je sais qu'il y a la pose de la sonde, mais je ne ressens rien, tout le bas est mort. Il y a la voix du chirurgien, le bruit de la scie, d'autres bruits, parfois celui d'une caisse à outils que l'on secoue, quelques chocs et une phrase: 22 minutes, ça vous ne le verrez pas dans les hôpitaux de l'A.P., comme ça la petite dame elle aura une petite cicatrice, les muscles ne sont pas lésés et elle va récupérer très vite. Je sais que l'anesthésiste me fait une injection d'éphédrine parce que la tension est très basse et me voila en salle de réveil.

Là, je suis prise de tremblements, froid mais pas que ça, comme si tout mon corps réagissait à ce qu'il vient de vivre et aussi le retard. Le personnel est très gentil, il m'installe bien, met du chauffage (je verrai ensuite que c'est un énorme tuyau blanc qui souffle de l'air chaud sous un drap), et ça tremble, ça tremble. J'ai l'impression que cela dure des heures et que comme du fait de la rachialgie les jambes ne peuvent pas trembler c'est décupler en haut. Petit à petit ça se calme, je pense que dois somnoler un peu. On me fait un prélèvement au doigt pour l'hémoglobine. Et je remonte dans ma chambre. Il doit être entre 16h30 et 17h. Je ne sais pas.

Je suis installée dans mon lit, il y a bien la sonde urinaire, une perfusion avec plusieurs poches, et le redon. Philippe est là et je sens son inquiétude, car cela fait très longtemps qu'il attend. C'est dommage que personne n'ait téléphoné en salle de réveil pour avoir de mes nouvelles. A part les jambes qui ne veulent rien savoir, je me sens bien, la douleur est bien traitée.

Comme je ne suis remontée tard, je ne peux avoir mon repas à l'heure "normale" et je devrais attendre presque 21H, mais les règles sont les règles.

L'équipe de nuit arrive, prend les "constantes", me donne ce qu'il faut comme calmants. Il se trouve que ma chambre est proche du poste des infirmières et quand les autres chambres sonnent, j'ai l'impression que ça sonne dans ma pièce ce qui est très désagréable. Je dois rester sur le dos avec un oreiller entre les jambes (et cela devra perdurer longtemps, mais ça je ne le sais pas).

Plus tellement de souvenirs de cette nuit, c'est peut être mieux.

Du 6 au 10 Mars.

Le nuit du 6 au 7 a été plus que difficile, vers 3 heures du matin j'ai eu un antidouleur qui m'a permis de dormir plusieurs heures d'affilée. Le 6, le kiné est passé et j'ai pu me mettre un peu dans le fauteuil et faire une petite toilette, mais je n'ai pas tenu longtemps, certainement chute de tension. Les repas sont corrects, mais vraiment pas envie de manger.

Le 7, une aide soignante m'aide vraiment pour ma toilette. Je me mets debout avec un déambulateur.

Le 8, on découvre que j'ai une "petite anémie" à savoir 7.8 gr d'hémoglobine. On me pose une perfusion de fer. Ce jour là on m'a oté la sonde urinaire et je suis capable de me déplacer pour aller seule dans le cabinet de toilette.

Le 9, rien de spécial, si ce n'est l'ablation du redon. Comme je vois que dès que je marche il donne pas mal, je me demande un peu ce qui va se passer. Mais j'apprends aussi à monter les escaliers. Beaucoup de visites ce jour là.

Le 10, ce sera la sortie. Une nouvelle perfusion de fer, une échographie/doppler tout à fait normale et une radio. Je rentre en ambulance à la maison, et j'arrive à marcher un peu avec une canne.

Le 11, on arrive aux billets précédents et avec ce foutu hématome qui va tout retarder.

Je regrette que le chirurgien n'ait pas évoqué cette possibilité, qu'il n'ait pas dit que je devait dormir sur le dos avec un coussin entre les jambes car il ne faut pas que la jambe opérée se colle contre la bonne jambe (mauvaise position) et surtout de ne pas avoir un traitement suffisant pour la douleur, ni de prescription pour un releveur de siège de toilette. Je sais juste que je dois le revoir dans un mois avec une radio et faire 20 séances de kiné et que les agrafes seront enlevées le 21° jour.

Comme je l'ai dit, je ne pense pas que l'on puisse généraliser, ceci c'est ce que j'ai vécu pour cette intervention.

le déambulateur

pied du lit

de ma fenêtre

jeudi 13 mars 2014

Autrement dit

Depuis des semaines il y a quelque chose qui me titillait avec ce mot de prothèse. Ayant travaillé en milieu orthopédique pédiatrique pendant des années avec des enfants cancéreux, les prothèses que j'ai vues étaient soient externes: une partie de la jambe avait été enlevée à cause  du cancer et une jambe artificielle venait prendre le relai, soient internes et cela c'était pour le genou.

Seulement qui dit prothèse qu'elle soit interne ou externe dit amputation et c'est bien ce mot là que je n'arrivais pas à prononcer. Car le chirurgien il a coupé la tête et le col du fémur qui étaient en bon état. Il y a donc bien amputation et si le joli terme PTH: prothèse totale de hanche permet de faire l'économie de la représentation il y a quand même un morceau en moins.

Du coup je comprends mieux la difficulté que j'ai à accepter cette intervention, même si dès aujourd'hui je n'ai plus mal quand je me lève  et que manifestement j'ai déjà une amplitude beaucoup plus grande et sans douleur.

Il est certain que l'hématome me gêne beaucoup et que j'ai l'impression d'avoir perdu ce que j'avais déjà gagné à la clinique au niveau de l'autonomie des déplacements.

La cicatrice a été bien nettoyée hier par l'infirmière, elle est loin d'être si petite que cela, je dirai une dizaine de centimètres. Les agrafes seront enlevées seulement le 26, et il y en une sacré quantité et là aussi un joli hématome autour.

Quant à la kiné, elle ne commencera que lundi, ce qui compte tenu de la fatigue me parait plus raisonnable.

Mais appelons un chat un chat, il y a bien un certain deuil  à faire de ce petit morceau de mon squelette.


mardi 11 mars 2014

J+7 Hématome à l'horizon.

Je reviendrais sur le vécu de ces 6 jours d'hospitalisation. Simplement si j'écris ce soir, c'est que je découvre que la jambe opérée n'a pas doublé de volume par rapport à l'autre, mais je dirai que la cuisse et le genou ont bien un tiers de volume en plus, qu'un superbe hématome est en préparation sur l'intérieur de la cuisse, et que cela j'aurais bien aimé que l'on  m'en parle.

Que cela fasse partie des suite logique d'une intervention orthopédique qui ne se fait pas dans la dentelle, puisque n'étant pas endormie j'ai entendu des bruits de scie, des bruits de marteau et tous ces bruits bizarres évoquant une caisse à outil dans laquelle on cherche le bon burin. Mais j'avais imaginé que le redon (le drain sous vide qui aspire le sang de la plaie en permanence pendant 3 jours) évitait justement cela.

Bien sûr je marche, bien sûr je n'ai pas trop mal, mais que j'aimerai qu'il existe des dossiers que l'on remettrait aux patients en leur expliquant comme ça va se passer après au fil des jours. J'espère que l'infirmière et la kinésithérapeute que je dois rencontrer demain m'expliqueront un peu mieux la suite des jours (à défaut de l'écume des jours).

mercredi 26 février 2014

J-7

Dans une semaine je serais au bloc. Enfin j'espère ne pas passer en fin de matinée.

Pour une fois, j'ai commencé à rassembler mes affaires ce qui ne me ressemble pas, car en général les valises c'est au dernier moment, mais je veux mon confort, donc ne rien oublier. Par exemple prévoir des infusions pour le soir, du café pour le matin (petits déjeuners assez tardifs), poste de radio, livres, etc...

Mais je compte les jours avec une certaine appréhension, car une fois l'intervention réalisée, la pièce neuve posée, moi je ne serai pas "toute neuve", il va falloir apprendre à marcher avec cette prothèse, ne pas faire de faux mouvements, et accepter ce nouveau morceau.

J'ai vu l'anesthésiste la semaine dernière, qui veut que je prenne du fer, car il risque d'y avoir une forte perte de sang pendant l'intervention et cet apport pourrait permettre une anémie post opératoire moins importante. Moi qui étais si contente d'avoir plus de 12 en hémoglobine. Il m'a prévenue que je risquais de voir des poches de sang en salle de réveil, mais ce que serait le mien. Cela se fait depuis des années et à priori ne m'inquiète pas. J'ai demandé si l'intervention pouvait se faire sous rachis algie, car j'ai toujours une certaine peur des effets secondaires de l'anesthésie générale. Il a répondu favorablement, avec juste: il faudra faire une piqûre supplémentaire, mais ça, ça ne me fait pas peur, et .. "on propose cela aux personnes de plus de 60 ans". Alors pourquoi ne l'a -t-il pas fait?

Je sais bien que cette intervention, c'est de la scie, du burin, donc des bruits importants, mais avec la sédation, je sais très bien que je serais un peu à l'ouest, alors l'important sera d'être "confortablement" installée, le reste ne m'inquiète pas et quelque part, être endormie c'est ne pas savoir, et moi, j'aime savoir.

Ce qui est difficile pour le moment, c'est de ne pas savoir si la douleur sera très forte, et surtout combien de temps je serai "la patiente" pour laquelle il faut tout faire.

Alors chaque jour, quand je monte les escaliers ou les descends, je me dis: ça je peux le faire, et j'en profite. Chaque jour je me me dis, aujourd'hui je peux travailler dans le jardin, je peux marcher avec mon marin je peux, je peux, je peux... Après je ne pourrais plus, alors d'une part j'en profite et de l'autre je me vois tellement mal à être limitée.

Il faut dire aussi que pour moi, qui ai travaillé en milieu chirurgical orthopédique et en centre de rééducation, m'imaginer avec des béquilles, cela passe mal.

j'essaye de demander à des personnes compétentes comment ça va se passer. Tout le monde est super optimiste, plus que moi. Mais je sais que les personnes sont toutes très contentes et je ne peux pas rester avec une hanche qui se coince de plus en plus.

Mais que je voudrais être plus vieille d'un mois.

vendredi 7 février 2014

J-28

Nous sommes le 5 Février aujourd'hui, dans un mois, donc 4 semaines je serais certainement dans ma chambre à attendre. Attendre d'aller au bloc pour poser cette prothèse totale de hanche: TPH comme "ils disent" les médecins.

Dire que cette perspective me ravisse, non pas du tout. Je tâcherai de mettre mes mots sur ma réticence devant cette intervention, mais ayant travaillé en orthopédie et sachant que pour moi les prothèses sont associées à cancer des os, on peut comprendre que cette intervention me pose question.

J'avais rencontré le chirurgien qui doit m'opéré l'an passé et il m'avait "énervée" car j'avais eu l'impression de me trouver face à un garagiste qui me disait: la pièce est foutue, il faut la remplacer. Et il était prêt à faire cela dans la quinzaine sans se préoccuper de savoir si moi j'avais des projets.. Bref cela s'était mal passé et j'étais sortie mécontente, d'autant que pièce usée ou pas, je peux marcher 3 heures, faire du ski, et je n'ai pas besoin de prendre ma voiture pour faire les courses. Maintenant la douleur existe, elle est très présente surtout la nuit et certains mouvements (prendre appui sur cette jambe, monter sur escabeau) sont très douloureux voire difficile.

Cette fois çi cela s'est mieux passé. Il m'a montré la prothèse qu'il allait utiliser: céramique qui permet d'éviter de cimenter. L'intervention ne dure qu'une heure et la durée d'hospitalisation a diminué par rapport à l'an dernier: 5 jours au lieu de 8. Il sera ensuite question de kiné au domicile et de marcher avec une canne anglaise pendant 4 semaines.

j'ai trouvé un site qui montre très bien en quoi consiste l'intervention: http://www.docteur-lantuejoul.com/pages/INFORMATIONS_SUR_LA_PROTHESE_DE_HANCHE-2592849.htmlIl s'agit de couper la tête fémorale et de la remplacer par une prothèse, qui vient se fixer dans le col du fémur (donc on coupe beaucoup moins que ce que j'avais imaginé) et de meuler le cotyle pour enlever les restes de cartilages et préparer une coque pour insérer la nouvelle tête.

Cela correspond à ce qu'il m'a montré. Une partie qui s'insère dans le col, la nouvelle tête (tungstène)? et parie céramique qui se met dans le cotyle.



en ce qui me concerne, la tête fémorale est en bon état, par contre il n'y a pratiquement plus de cartilage. 


Dans cet article, il est question d'un matériel nouveau, on verra bien, mais le chirurgien m'a assuré qu'il n'y aurait pas d'usure, donc pas de changement de prothèse à prévoir, mais bon je pense qu'à 90 ans, faire du ski ne se sera ma préoccupation majeure. 

A la suite de cette visite qui a permis de fixer la date opératoire, il a fallu faire une pré admission, prendre un rendez vous en anesthésie et en radiologie. Bref les dates sont prises. 

Dans le dossier d'admission j'ai découvert une fiche intéressante où l'on peut dire, au cas où l'on ne serait pas capable de dire ce que l'on veut comme type de soins, si l'on veut ou pas une réanimation etc etc. j'ai trouvé cela très bien et du coup j'en ai fait une photocopie qui est avec mon permis de conduire. 

Maintenant pourquoi est ce que cette intervention me coute tant (indépendamment du dépassement d'honoraires), cela c'est une autre histoire.

Comme je l'ai dit, j'ai beaucoup travaillé en chirurgie pédiatrique et les prothèses sont associées au cancer. En orthopédie, on scie,on coupe, on rabote, on meule, bref c'est presque plus physique d'une intervention dans le "mou" comme on disait autre fois. Et du coup, il a la question de la douleur et là j'aurais des questions à poser au moment de l'anesthésie. C'est certain que si cela pouvait être fait en péridurale j'apprécierai, mais chaque chose en son temps. 

Et puis actuellement je me vois pas avec des béquilles, cela me renvoie trop à ce que j'ai vu pendant des années en centre des réadaptation. Mais là c'était des enfants ou des adolescents. Je me demande comment je vais arriver à me débrouiller avec ça, arriver à faire ce que je veux dans la maison, ne pas être dépendante ou le moins possible et c'est peut être bien cela le noeud de cette intervention. Pouvoir faire moi même sans demander de l'aide.

Et du coup cela pose la question du vieillissement. Car cette usure du cartilage, même si elle existe depuis des années, car cela fait des années que cette hanche me pose problème, renvoie quand même la perte de l'autonomie, à tout ce qui petit à petit s'abime en soi. 

Que la chirurgie pallie aujourd'hui à cela, je trouve que c'est une merveille, mais le corps est ce qu'il est et il est loin d'être aussi éternel que la prothèse qui va être mise dans mon petit corps. Et peut être que le noeud se situe là: la vie et la mortitude qui est en soi.