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lundi 9 juin 2008

Petite déception.

Comme je l'ai écrit dans le billet précédent, tout ce qui fait que je ne peux pas "oublier" l'attaque cancéreuse de mon sein, m'insupporte. 

On m'a expliqué que le traitement de radiothérapie était là pour éradiquer la maladie: on ne sait jamais. Et si elle s'était déjà répandue dans les canaux... Alors il faut tout nettoyer, tout brûler. Bon d'accord. 

Ensuite il y a le traitement hormonal (et celui là intellectuellement parlant il me sécurise car il traite les deux seins). Seulement il y a un petit risque de cancérisation de la paroi de l'endomètre, donc il faut un suivi supplémentaire tant gynécologique (frottis en particulier) que radiologique (échographie pelvienne). 

Et il y a les échographies et radios de contrôle, pour être certain que cette maladie (il court, il court le furet) n'est pas en train de coloniser d'autres organes. 

Le résultat de tout cela, du moins pour moi, avec mon petit nodule qui n'avait pas du tout essaimé, c'est que je me trouve presque trop bien suivie. J'aimerais qu'il y ait des temps morts, des temps où cela puisse se laisser oublier, où je puisse me reposer ou reposer (comme la pâte à pain par exemple).. 

Lors de l'avant-dernier bilan échographique pelvien(décembre 2007), la taille de la paroi utérine était de 11mm. Je suppose que c'est normal. Le compte rendu de l'échographie pelvienne du mois de juin se termine par:discret épaississement de la paroi 11mm. Pour moi les deux chiffres sont identiques...  Les clichés ne sont pas les mêmes, nouvelle machine plus performante? Mais malgré tout, le même chiffre. 

Je dois dire que je ne comprends pas bien, pour ne pas dire pas du tout. Il semble que pour mon oncologue, ce terme  d'épaississement soit très péjoratif:  risque de cancérisation de la paroi, donc refaire tous les examens dans 4 mois. 

Moi qui espérais tant que cela allait s'espacer. D'accord je dois reconnaître que l'intervalle entre les deux mammographies  sera de 10 mois et non pas de 6, c'est déjà ça. Mais au fond de moi, il y a un ressenti presque de tromperie. Si je schématise ça donne: j'ai tout "subi" pour que le cancer soit éradiqué, et pourtant... Il faut continuer à le traquer. Alors faut-il vraiment faire tout ça si de toutes les manières on ne peut pas lutter contre lui. 

Pour être suivie, je suis suivie.

D'accord, j'ai un foie un peu bizarre, mais il y a de fortes chances que ce soit congénital et s'il n'y avait pas eu d'échos personne ne saurait qu'il est truffé d'angiomes. Quelle est la probabilité pour qu'il y ait des métastases liées au cancer du sein? Même si le dosage des marqueurs ne veut pas dire grand chose, en ce qui me concerne les dosages ont toujours été négatifs, la probabilité d'une récidive semble quand même très minime. 

Donc cet épaississement de l'endomètre provoque chez mon oncologue la nécessité de suivre ce qui se passe. Je comprends son souci, mais c'est mon corps et parfois j'aimerai bien qu'il soit moins objet de soin. Mais bon, je vais essayer de prendre les choses du bon côté et demander pardon à notre système de santé d'augmenter encore son déficit.     


Je veux dire aussi que deux jours avant la consultation, la "mauvaise fatigue" celle qui était caractéristique des rayons a refait son apparition.. Angoisse quand tu nous tiens. Et  sur le court trajet entre chez nous et l'hôpital elle était bien vivante, elle. Mais elle a à nouveau disparu. 

Pour en revenir à la consultation, mon oncologue pense que les douleurs liées à certains mouvements et au toucher au niveau du sein lui-même, soient dues à la chirurgie. Il m'a montré certains mouvements d'élongation à faire. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne peux m'empêcher de penser que le chirurgien lui dirait que c'est lié aux rayons. Mais je sais quels mouvements je peux faire pour redonner un peu d'élasticité et peut-être avoir moins mal. Donc je vais prendre rendez vous avec lui et je lui montrerai les clichés de l'utérus. 

Donc bilan très mitigé de cette consultation qui pour la première fois a eu lieu à l'heure dite. Mitigé, parce que ce suivi ne me permet pas d'évacuer ce que je voudrais évacuer. Parfois je me dis que le cancer c'est un peu comme une tare, quand on l'a, on reste taré à vie. pas très agréable pour son narcissisme, mais peut-être faut-il faire avec.  

Du coup, la date du prochain rendez-vous fin septembre est prise ainsi qu'une consultation chez ma gynécologue de ville. Et j'irai voir le chirurgien la semaine prochaine,

 Et pour retrouver le sourire, une petite fleur de mon jardin. 

vendredi 6 juin 2008

"Respirez, ne respirez plus... Respirez"


Il y avait longtemps que je n'avais pas râlé mais ce matin après le bilan échographique de mon petit ventre et de mon petit utérus, j'ai besoin de vider un peu l'espèce de grogne qui est en moi. 

Loin de moi l'idée de dire du mal de cette technique non invasive et qui a permis de me soigner bien avant que la nodule ne se transforme en tumeur, mais l'examen de ce matin m'a mise mal à l'aise. 

J'ai été accueillie par une technicienne que je connais bien maintenant, qui prévient quand le gel c'est froid et qui semble chercher essentiellement les dimensions des organes (foie, rate, reins, pancréas utérus). Pour l'aider dans sa recherche, il faut souvent inspirer, bloquer et souffler, sauf que parfois le souffler est oublié et alors quand il faut à nouveau reprendre de l'aie ce n'est pas évident. Mais bon c'est comme ça. Et finalement elle m'a donné la seule information que je désirais entendre: l'endomètre a une épaisseur normale et les angiomes du foie n'ont pas bougé. 

Jusque là tout allait bien et je me sentais relativement rassurée.
Il y a une climatisation dans cette pièce et il y fait froid. Il m'a fallu attendre un certain temps dans le froid que que le médecin radiologue arrive. Il ne s'est pas présenté et a d'une certaine manière, (du moins pour moi en tant que patient) recommencé tout ce qui venait  d'être fait, mais sans le moindre mot, sans le moindre regard. Il y a toujours le inspirez, bloquer soufflez (enfin là pas toujours).. Sa manière d'utiliser la sonde était par moment douloureuse, comme s'il voulait l'enfoncer dans mon corps avec un mouvement de torsion.  Et la question monte: que cherche-t-il lui?  Est-il à la recherche d'une métastase? A-t-il vu quelque chose de bizarre? La manière de tenir cette sonde serait elle représentative de l'état d'esprit de celui qui la manipule? En tous les cas je me sentais vraiment comme un vieux bout de gras qu'il fallait triturer, ce qui est assez désagréable. 

Quand il a terminé son examen, je lui ai demandé ce qu'il cherchait et j'ai posé la question des métastases. Comme les marqueurs du cancer sont excellents, que le dit cancer a été pris au début, cette probabilité est infime, mais c'est le protocole! Tout est normal a-t-il dit. Mais il n'en demeure pas moins que cet examen où j'avais presque l'impression d'une sorte de pénétration m'a été très difficile. 

Ceci dit, que dire, que faire? C'est leur métier, comme le mien c'est juste d'être patient...  

Si je sais quand même ce que je peux faire: respirer un bon coup et mettre tout cela dehors,mettre ce que j'ai ressenti comme du mépris dehors et ne pas me laisser démolir par ma propre colère. 

Quant à la radio pulmonaire qui elle aussi fait partie du protocole (je suppose toujours pour la même raison), il y a eu une question de la technicienne: "pourquoi cette radio"? Je n'avais vraiment pas envie de lui répondre, ou de lui dire que  ça ne la regardait pas, mais bon je suis bien élevée et j'ai expliqué: suivi d'un cancer du sein. 

Ensuite attente pour récupérer la carte vitale et retour à la maison pour pouvoir enfin boire mon petit café du matin.

En fait avec l'échographie, l'écran étant partiellement dans mon champ de vision j'aimerai bien savoir ce qui est vu, ce qui est mesuré. La technicienne manifestement pour le foie passait en revue tous les secteurs. Mais ce serait tellement mieux de se sentir associé, de ne pas être juste un abdomen que l'on analyse...Au moins je sais que je n'ai pas de cailloux que ce soit dans la vésicule ou dans les reins. 

Bref, même si je suis rassurée, je ne nage pas dans l'euphorie.