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samedi 10 mai 2008

Platane


J'ai beaucoup utilisé l'an passé (pendant la radiothérapie) un platane, que je pouvais contempler certains jours du mois d'Août. Cet arbre qui doit bien avoir 200 ans est majestueux, fort, bien enraciné et j'utilisais(pendant les séances)  ses feuilles comme un bouclier pour prendre le mauvais des rayons, le métaboliser et le renvoyer comme quelque chose de positif. En fait faire le travail de l'arbre: prendre le mauvais de l'atmosphère pour le purifier et le transformer. 

J'aime que mes représentations ne soient pas statiques mais dynamiques. 

La goutte d'eau dont je parlais lors de mon dernier billet maintenant je la vois qui après avoir donné de la vie à la terre,peut ensuite se laisser absorber, riche de tout ce qu'il y a à la surface de la terre et réalimenter la source.

Ce n'est pas "rien ne se perd, rien ne se gagne" ni une sorte de mouvement perpétuel, mais une sorte de dynamique en interaction. Il y a le don , l'eau qui irrigue la terre et la fait fleurir, il y a un temps d'équilibre (une sorte de temps de repos où il y aune harmonie) et un temps de retour où la source s'enrichir de ce qui lui est apporté et la nouvelle goutte qui ira irriguer la terre sera un peu différente. Le repos ce n'est pas s'arrêter, c'est se laisser être au rythme de souffle, au rythme du jour, au rythme des saisons. 

Et j'en reviens à mon platane. Je ne l'ai pas revu depuis l'automne dernier, donc je ne l'ai pas vu sans son feuillage. Et le feuillage du printemps laisse la place à beaucoup de trous. Le tronc n'est pas caché par la ramure, le ciel est visible en de nombreux endroits. 

Je n'ai pas retrouvé la force tranquille et majestueuse de cet arbre. J'ai été frappé par une sorte de fragilité malgré la puissance du tronc et de certaines branches,  par une sorte d'incomplétude. 

Le printemps ce n'est pas l'été. Il faut lui laisser le temps de la fragilité, le temps de la maturation.

Cela fait juste un an que la la biopsie a été faite et montrait qu'il y avavit des cellules cancéreuses. Cela c'est le passé, c'est du passé, c'est passé. Je profite de ce printemps, de cette nature qui produit tant de merveilles. Je connais peut-être mieux aussi ma fragilité et je profite peut-être plus de chaque instant.

Peu importe que le feuillage ait perdu de sa densité, le printemps n'est pas fini. Ce qui compte c'est que le vent le fasse chanter et que les oiseaux se nichent dans les branches.