Rechercher dans ce blog

lundi 13 août 2007

"Début de la cinquième semaine"

Le moins que je puisse dire, c'est que le moral n'est pas brillant. Il fait pourtant beau et cela devrait presque être marqué d'une pierre blanche, mais je crois que le temps extérieur n'a plus guère d'importance en ce moment.

J'ai jardiné un peu hier, coupé des branches qui avaient trop poussé, enlevé des feuilles mortes, arraché des mauvaises herbes. Certes je suis un peu contente parce que ce qui est fait n'est plus à faire, mais le plaisir est totalement absent et c'est cela qui m'est difficile à accepter.

C'est comme si un tas de petits plaisirs de la vie de tous les jours m'étaient enlevés. Je sais que cela fait un peu dépressif sur les bords, mais la partie vivante en moi espère que cet état ne sera pas de trop longue durée.

La semaine de radiothérapie est coupée en deux par la fête de l'Assomption. La séance manquante sera reportée sur la semaine suivante.

Normalement j'en suis à peu près aux deux tiers du traitement, mais le tiers restant me paraît tellement lointain, comme si la sortie du tunnel n'était pas du tout en vue. Il faut dire que je saurai jeudi à la consultation combien de séances sont programmées avec le deuxième appareil qui traite en principe essentiellement l'endroit où s'est formé le nodule initial.

Aujourd'hui, je me suis aidée de la respiration pour que les feuilles de mon bel arbre intérieur (ça au moins ça tient) absorbent pendant l'inspiration tout le nocif des rayons et que tout l'arbre rejette aux quatre vents (une vraie expiration par la bouche) tout ce mauvais.,

A dire vrai, j'arrive l'un dans l'autre à mener une vie presque normale mais c'est cette absence de plaisir qui est très invalidante. Comme je me plais un peu à le dire sous forme de boutade, je suis fatiguée d'être fatiguée! Je ne me suis jamais considérée comme quelqu'un de très courageux, mais là se retrouver à l'état de limace n'est pas très réconfortant. Les limaces, ça mange plein de choses, et en ce moment certes je mange, mais surtout parce qu'il faut manger, parce que je ne veux pas maigrir, mais il manque quelque chose.

Il y a aussi en arrière plan, même si c'est complètement fantasmatique, la notion de rayons qui "stérilisent". Or le sein pour une femme c'est une partie d'elle qui nourrit (même si je n'ai pas allaité mes enfants). Et là, je me sens comme amputée d'une fonction qui est mienne. Le titre de mon autre blog "porteuse d'eau" renvoie bien à cette dimension là. Je pense que cette étape est nécessaire pour aller vers un autre type de relation aux autres, mais aujourd'hui, comme le disait un résident d'une maison d'accueil (M.A.S.) "J'ai du mal,"non pas" à être autonome" comme il le disait lui, mais à vivre cette image là.

Demain sera un autre jour.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Coucou,

je viens de lire:

"Aujourd'hui, je me suis aidée de la respiration pour que les feuilles de mon bel arbre intérieur (ça au moins ça tient) absorbent pendant l'inspiration tout le nocif des rayons et que tout l'arbre rejette aux quatre vents"

Je crois savoir que ce bel arbre est un pommier. Alors, je te souhaite beaucoup de courage.

Bisous, Philou

Giboulee, a dit…

Non ce n'est pas un pommier, mais un arbre beaucoup plus majestueux, du type grand platane avec beaucoup de ramifications.

Si tu connais le film japonais "mon ami Totoro" c'est un arbre de ce style là. Maintenant je laisse monter la sève par les racines, les feuilles absorbent le mauvais et rejettent cela ailleurs et je recommence. Absorber et rejeter, avec la respiration ça va très bien.

Merci de ton commentaire...